Un accès déplorable à la santé. C'est la conclusion de l'étude publiée ce mardi par l'UFC Que Choisir. D'après l'association de défense des consommateurs, plus de 20% des Français auraient du mal à trouver un généraliste. Les déserts médicaux, c'est aussi l'une des lignes fortes du nouveau budget de la Sécurité sociale, texte étudié en ce moment par les sénateurs. On va s'arrêter ce matin sur un amendement dont le principe est d'élargir les compétences des infirmiers en pratique avancée (IPA), qui pourraient donc ausculter les patients et prescrire des ordonnances. Une solution pour pallier le manque de médecins et aider aussi les spécialistes, comme cette diabétologue à Tours débordée par les consultations.
"Donner de la fluidité à nos agendas"
La clinique est encore en travaux. Pourtant, les patients défilent à la chaîne dans le cabinet flambant neuf de Nathalie Gervaise. La diabétologue ne sait plus où donner de la tête. "On est moins d'une quinzaine à faire ma spécialité sur la région. Je fais entre 2.000 et 2.500 consultations par an. Actuellement, j'ai six mois de délais de rendez-vous."
Alors, à partir de janvier, elle déléguera une partie de ses consultations à Magali Lecoutre, infirmière en pratique avancée. "On a fixé déjà deux jours pour être présentes effectivement sur le cabinet. Ça va nous soulager et donner de la fluidité à nos agendas", se réjouissent les deux professionnelles de santé.
Former 5.000 IPA d'ici 2024
La diabétologue n'est que la 14e praticienne avec qui Magali collabore, allant jusqu'à sept consultations par jour. "On fait ce qu'on appelle un examen clinique et une auscultation. Le médecin n'a pas besoin d'être présent dans les locaux pour qu'on puisse recevoir les patients et renouveler les traitements", explique l'IPA. En France, le métier d'infirmier en pratique avancé est encore très peu répandu. Il y a deux ans, le gouvernement se fixait l'objectif d'en former 5.000 d'ici à 2024.