La France est en plein pic d'allergie aux graminées. Un phénomène qui concerne tout le pays, mais avec cette incohérence : il s'appelle le "rhume des foins", alors même qu'il est plus sévère en ville qu'à la campagne.
La pollution, un facteur qui augmente les risques. En effet, en milieu urbain il y a tout autant de pollen qu'à la campagne, mais, en plus, il y a la pollution qui aggrave la situation parce qu'elle fragmente les grains de pollens. Du coup, les particules de pollen sont démultipliées dans l’air. Ainsi, plus les villes sont polluées, plus l'allergie au pollen y est répandue.
Mais surtout, les particules fines de pollution captent les pollens et les emmènent beaucoup plus loin dans les voies respiratoires. Donc, les allergiques de la ville ont souvent des symptômes bien plus sévères que ceux de la campagne avec, par exemple, des crises d'asthme.
Prolifération des essences allergisantes. S'il est difficile de lutter contre la nature en pleine campagne, aucune obligation réglementaire n'existe pour les essences plantées dans les espaces verts des villes. Une situation qui conduit à certaines aberrations. "On a tendance à planter du bouleaux de manière massive, parce qu'il pousse vite et est très décoratif. Après la tempête de 1999 il y a eu une plantation massive de bouleaux, et à la suite de cette plantation massive on assiste à une explosion du nombre d'allergies au pollen de bouleaux ", pointe auprès d'Europe 1 l'allergologue Madeleine Epstein.
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Encadrer le développement des espaces verts. Une première prise de conscience a eu lieu ces dernières années. Et certaines villes tentent de faire des efforts. À Paris par exemple, le choix des plantations prend désormais en compte le potentiel allergène des espèces. Et les bouleaux sont presque systématiquement bannis des nouveaux projets paysagers. Autre exemple à Lyon, où il existe une charte de l'arbre, modifiée en 2011, avec la promesse d'éviter le plus possible les essences de plante les plus allergènes.
Un autre moyen efficace de lutter contre les allergies en ville est de diversifier la végétation, comme l'explique Bruno Charles, en charge du développement durable pour la métropole de Lyon. "Une dizaine d'espèces différentes, qui ne fleurissent pas en même temps, n'émettent pas leurs pollens au même moment. En variant avec des ornes, des marronniers, des noisetiers, des micocouliers, on diminue la quantité de pollen, ce qui atténue les allergies".
Cultiver son jardin. Chacun peut également agir à son échelle, s'il possède un jardin, une terrasse ou un balcon et se créer un espace extérieur "hypoallergénique". Il suffit de planter ce qu'il faut comme, par exemple, des plantes grasses ou des arbres fruitiers tels que les pommiers et les figuiers. Les fleurs sont également très peu allergisantes. Et puis, pour ce qui est de la pelouse, l'idéal serait de ne pas en avoir, ou alors de la tondre au moins une fois par semaine car un jardin peu allergisant est aussi un jardin bien entretenu et bien taillé.