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Sages-femmes : malgré la revalorisation salariale, les écoles se vident

Marion Gauthier, édité par Clément Perruche - Mis à jour le . 1 min

En raison de leurs conditions de travail difficiles et du manque de reconnaissance de leur métier, les écoles de sages-femmes se vident. Le gouvernement a promis une revalorisation de 500 euros pour les praticiennes hospitalières. Une mesure jugée insuffisante par les syndicats. "Qui voudra faire six ans d'études pour si peu de salaire ?", lance une étudiante.

Nouveau week-end noir pour les sages-femmes . La profession était dans la rue dimanche pour dénoncer leurs conditions de travail. Le gouvernement prévoit une revalorisation salariale de 500 euros pour celles qui travaillent à l'hôpital. Une mesure jugée insuffisante par les syndicats, qui réclament un choc d'attractivité pour une profession en crise qui peine à recruter. Selon l'association nationale des étudiants, un tiers d'entre eux a déjà pensé à arrêter ses études. Europe 1 est allé les rencontrer.

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"Ça ne donne pas du tout envie"

"Qui voudra faire six ans d'études pour si peu de salaire et si peu de reconnaissance ?" Depuis trois ans qu'elle étudie à Dijon, Suzanne voit les sièges de son amphi se dégarnir. Plusieurs de ses camarades ont abandonné. "On voit la vraie situation et le stress qu'il y a au quotidien à l'hôpital. Et ça nous donne pas du tout envie. J'ai envie de faire ce métier, mais je sais que je n''arriverai pas à le faire si longtemps que ça", se désole-t-elle.

Partir en libéral ou à l'étranger, ou bien encore rendre sa blouse : des interrogations récurrentes, explique Marion, en cinquième année à Metz : "Ça fait remettre en question. Et on se dit que finalement, on pourrait être heureux ailleurs et on prend une grosse claque. Entre le métier qu'on avait idéalisé et le terrain où on n'a pas le temps de faire de l'accompagnement vraiment psychologique. C'est à la chaîne", explique-t-elle. Dans certaines écoles. Un quart des places ne sont plus occupées.

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Dans les hôpitaux, 20% des nouvelles recrues ne tiennent pas plus de deux ans, constate Caroline Combot, la secrétaire générale de l'Organisation nationale syndicale des sages-femmes. "C'est la deuxième année que ça se produit et certains nous disent 'bientôt ça va être la catastrophe'. Mais en fait, non, c'est maintenant que c'est la catastrophe". Et améliorer les conditions de travail des sages-femmes, ajoute-t-elle, c'est améliorer la prise en charge des futures mamans.