Publicité
Publicité

Grève inédite à l'OFB face aux tensions avec le monde agricole et politique

Europe 1 avec AFP . 2 min
Grève inédite à l'OFB face aux tensions avec le monde agricole et politique
Grève inédite à l'OFB face aux tensions avec le monde agricole et politique © Daniel Perron / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Alors que les rapports s'enveniment entre les syndicats agricoles et l'OFB, chargé de faire respecté les règles en matière de protection de l'environnement, les agents de l'organisme public veulent être entendu par les responsables politiques et lancent, pour la première fois, une grève dans toute la France.

Les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB), dont l'action est remise en cause par des responsables politiques et syndicats agricoles, lancent vendredi un mouvement de protestation inédit, pour exprimer leur "mal-être" et réclamer davantage de soutien des pouvoirs publics.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Outre un appel à la grève, plusieurs manifestations des agents de l'OFB sont prévues devant des préfectures, avec des banderoles et des "dépôts symboliques de l'étui discret", dans lequel ils doivent désormais porter leurs armes pour les contrôles administratifs dans les fermes.

Rapports tendus entre OFB et agriculteurs

Depuis la mi-janvier, les inspecteurs de l'organisme public, chargés de faire respecter les règles en matière d'usage des pesticides, d'arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d'espèces protégées, ont déjà engagé leur droit de retrait sur leurs missions de police de l'environnement dans les exploitations agricoles, ne s'y sentant plus en sécurité. Ce mouvement est très largement suivi (par 67% à 100% des agents) sur plus des trois quarts du pays, selon l'intersyndicale.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Jeudi, dans le contexte des élections pour les chambres d'agriculture, les tensions entre OFB et agriculteurs ont été une nouvelle fois ravivées, à la suite de propos rapportés dans Le Monde d'un syndicaliste agricole relayant des appels à "brûler" des voitures d'agents de l'OFB si ceux-ci revenaient contrôler les fermes.

Au cœur de la polémique, la question de l'armement des agents de l'OFB est l'une des principales récriminations du monde agricole, qui juge les contrôles trop pressants et intimidants. Une circulaire ministérielle signée en décembre prévoit que les agents doivent désormais avoir un "port d'arme discret" lors de leurs passages dans les exploitations.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Mais pour les syndicats de l'OFB, cette mesure "présente un danger pour les agents par la confusion qu'il fait naître dans l'esprit des agriculteurs et est en fait inapplicable". L'une de leurs revendications est qu'elle soit "annulée".

Plus de soutien

Ils réclament également de "protéger désormais les implantations et les personnels de l'OFB contre toute agression ou attaque, quel que soit le syndicat agricole qui en est à l'initiative". Selon une "mission flash interministérielle" consultée par l'AFP, "près de 70 implantations" de l'OFB ont été la cible d'"exactions" en 2024.

La suite après cette publicité

L'intersyndicale réclame également de "sanctuariser les effectifs de l'OFB" (plus de 3.000 agents dont 1.700 sur le terrain) et de revenir sur "la baisse drastique envisagée du budget de l'OFB", ainsi qu'une lettre du Premier ministre à tous les agents "exprimant son soutien ferme". François Bayrou avait qualifié d'"humiliation" et de "faute" certaines inspections d'agents de l'OFB, "une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise".