Vous avez peut-être de nombreuses boîtes de médicaments qui trainent dans un placard de votre salle de bains. Parfois, vous ne savez même plus à quoi ils servent et certains sont d’ailleurs périmés. Vous n’êtes pas seuls ! L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publie ce mercredi une étude sur la façon dont les Français consomment leurs pilules et sirops médicamenteux. Et certains chiffres sont assez inquiétants.
"La date de péremption était en 2019, ça va !"
Comme chez beaucoup de Français, l’armoire à pharmacie de Thomas, trentenaire strasbourgeois, déborde. "Ça, j’imagine que c’est du sirop pour les bronches. Ah tiens, du Doliprane, je vais le mettre de côté !", dit-il en fouillant dans une boîte pleine à craquer.
Le jeune homme a oublié à quoi servent certains de ses médicaments. Les plus courants, il les connaît : "Celui-ci, je sais que je peux en prendre si j’ai mal au ventre", explique-t-il. "Mais la date de péremption était en 2019, ça va !", lâche-t-il en souriant. "J’ai toujours eu vent que prendre un médicament après la date de péremption n’était pas grave et qu’à la limite, ce sont juste les effets qui peuvent être réduits".
Un Français sur trois pense comme Thomas, selon l'étude de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Pourtant, en plus de perdre effectivement en efficacité, certains médicaments périmés, surtout les liquides (gouttes pour les yeux, sirops, etc), peuvent être contaminés par des bactéries.
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"Des effets secondaires néfastes" voire "une addiction" pour le patient
Thomas admet aussi, comme trois Français sur dix qu’il ne va "pas toujours au bout de ses traitements", ce qui est évidemment déconseillé. "Quand un médecin prescrit par exemple huit jours d’antibiotiques, il faut faire le traitement jusqu’au bout pour éviter que la maladie revienne et qu’on ne puisse plus soigner la personne", assure Lisa, pharmacienne en face de la gare de Strasbourg.
Ce qui l’inquiète surtout, c’est le surdosage ou le mélange de médicaments : un Français sur cinq dit y avoir recours selon cette étude. "Cela amène à certains effets secondaires qui peuvent être néfastes pour le patient", explique la pharmacienne. "Et si on prend par exemple des antidouleurs à trop fortes doses, on peut devenir résistant au médicament, voire accro. On a un risque de dépendance vraiment très important", ajoute-t-elle.
De la même manière, l’ANSM rappelle que les médicaments sont prescrits par un professionnel, au cas par cas. Or un Français sur deux déclare donner un médicament à un proche s’il souffre des mêmes symptômes que lui.