Un premier décès lié au choléra sur l'archipel de Mayotte. Un enfant de trois ans, qui vivait dans un bidonville de la commune de Koungou, est décédé après avoir été infecté. Le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, a été dépêché sur place ce mercredi et jeudi. À ce stade, 58 cas de choléra ont été identifiés. Concrètement, quelle est la situation dans cette région française d'outre-mer ?
"On est un désert médical"
Face à cette propagation de la maladie, les Mahorais ont peur. À l'image de Nida, mère de trois ans, qui, depuis les premières contaminations, vit dans un stress permanent. "On ne sait pas qui l'a et qui ne l'a pas, c'est une petite île. Avec la surpopulation des personnes en situation irrégulière qui rentrent ici, on se côtoie sans le vouloir. Et ce microbe-là, on peut l'avoir à tout moment. Ce n'est pas parce que le ministre est arrivé jeudi que ça va régler quelque chose. Il ne suffit pas de venir voir les gens", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.
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Une visite de Frédéric Valletoux, ministre de la Santé, qui est suivie de près par les Mahorais qui attendent des annonces. Ils demandent une campagne de vaccination contre le choléra plus massive et davantage de personnel soignant. "On est un désert médical avec un seul hôpital, avec un service des urgences qui a 43 postes dont seulement cinq urgentistes actuellement sur le territoire", dénonce Estelle Youssouffa, députés LIOT de Mayotte.
Pour l'instant, l'Agence régionale de Santé a déployé un centre de dépistage des unités mobiles de vaccination dans la zone de Koungou. Insuffisant pour les Mahorais qui sont nombreux sur le territoire à vouloir se protéger contre cette maladie. "Les gens qui vivent dans des bidonvilles, sans eau potable avec l'insalubrité de partout... c'est le grand vecteur de cette maladie", rappelle Saindou, infirmier à Mayotte qui connait bien le quartier et qui n'est pas étonné que le choléra s'y développe. "Nous on a les infos de tout ce qui se passe dans les îles voisines : il y a des morts et des morts."
Dans l'ensemble, les Mahorais rejettent la faute sur les autorités qui ne parviennent pas à stopper l'arrivée des migrants sur l'île, notamment venant des Comores. Là-bas, le bilan depuis le début de l'année est déjà lourd avec une centaine de morts et près de 5.000 malades.