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Cyclone à Mayotte : choléra, dengue, Zika… pourquoi faut-il craindre la prolifération de certaines maladies ?

Julien Moreau . 3 min
Une course contre la montre est engagée à Mayotte pour venir en aide aux sinistrés de cet archipel français de l'océan Indien dévasté par un cyclone meurtrier.
Une course contre la montre est engagée à Mayotte pour venir en aide aux sinistrés de cet archipel français de l'océan Indien dévasté par un cyclone meurtrier. AFP / © Daniel MOUHAMADI / AFP

Après le passage du cyclone Chido à Mayotte, les ravages matériels et les dégâts sur les infrastructures de santé augmentent les risques de propagation d’épidémies. En l’absence de soins adaptés et face aux conditions sanitaires dégradées, la population mahoraise se retrouve exposée à diverses menaces sanitaires.

Le cyclone Chido a frappé Mayotte, causant d'importants dégâts matériels et humains, et exposant la population locale à de nombreux risques sanitaires. Les infrastructures de santé, déjà fragiles, ont été particulièrement touchées, rendant la gestion des urgences encore plus complexe.

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L'hôpital principal de l'île a subi de graves dégâts : des infiltrations d'eau ont compromis plusieurs services essentiels comme la chirurgie, la réanimation, les urgences et la maternité.  "Il continue de tourner, mais de façon dégradée", a déclaré la ministre démissionnaire de la Santé, Geneviève Darrieussecq, sur France 2. L'établissement de santé manque d'efficacité face à l'afflux de blessés et de malades.

La situation actuelle soulève la question suivante : faut-il craindre un risque de propagation d’épidémies après le passage du cyclone ? Les conditions environnementales et les dégradations des structures médicales augmentent en effet le potentiel de crise sanitaire dans cette île déjà vulnérable.

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Les cyclones et autres catastrophes naturelles favorisent la propagation de maladies

Plusieurs centres médicaux sont désormais inopérants, aggravant le manque de soins disponibles pour la population. Les cyclones et autres catastrophes naturelles favorisent la propagation de maladies en raison des conditions de vie précaires qu'elles engendrent. L’agglutination des personnes dans des zones d’hébergement temporaires et la promiscuité qui en découle sont des facteurs propices à la transmission de maladies infectieuses. Celles-ci peuvent se manifester rapidement dans les premières 48 à 72 heures après le passage du cyclone.

L'OMS souligne que la combinaison de l'insalubrité, du manque d'eau potable et de nourriture, ainsi que de la dégradation des infrastructures sanitaires, sont des facteurs propices à l'apparition de maladies respiratoires. Le manque d'hygiène, notamment le manque d'accès à des installations sanitaires, peut également entraîner une multiplication des infections comme la dysenterie, souvent associée aux conditions de surpopulation et aux débris laissés par la catastrophe.

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L'eau stagnante, conséquence directe des pluies diluviennes et des inondations liées au cyclone, crée un environnement propice à la prolifération des moustiques, vecteurs de nombreuses maladies virales. Le moustique tigre, particulièrement présent à Mayotte, peut transmettre la dengue, le Zika ou encore le chikungunya, des maladies récurrentes de l’île. 

La multiplication de ces insectes dans les zones inondées pourrait entraîner une recrudescence de ces arboviroses, déjà bien présentes dans la région. En outre, la prolifération de larves de moustiques dans les déchets et les débris de l’après-cyclone pourrait rapidement conduire à une épidémie si aucune mesure de prévention n’est prise, comme la destruction des gîtes larvaires et l’utilisation d’insecticides.

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Les catastrophes naturelles sont souvent suivies d'épidémies de choléra

Les inondations créent également un risque de transmission de la leptospirose, une infection bactérienne transmise par les déjections de rats. Cette maladie peut entraîner de graves complications et, dans certains cas, la mort. En 1995, l’ouragan Mitch avait causé une épidémie de leptospirose au Nicaragua, avec plus de 2 000 cas recensés. Le risque est particulièrement élevé à Mayotte, où la présence de rats et de conditions de vie, par endroits insalubres, favorise la propagation de la bactérie.

En outre, les catastrophes naturelles sont souvent suivies d'épidémies de choléra, une infection bactérienne causée par Vibrio cholerae. Le choléra se propage généralement par la consommation d’eau contaminée par les matières fécales d'un malade. Les inondations peuvent contaminer les sources d'eau potable, exposant ainsi la population à un risque accru d’infection.

La rapidité de l'acheminement de l’eau potable et des produits de purification de l'eau est donc primordiale pour éviter une épidémie de choléra. Surtout qu’en juin dernier, le pays avait été frappé par une épidémie de la maladie qui avait causé la mort de cinq personnes.

La réponse aux risques sanitaires après un cyclone comme Chido doit être rapide et efficace. Les autorités françaises, en collaboration avec les organisations humanitaires, ont déjà mis en place des mesures d’urgence pour fournir de l’eau potable et des soins médicaux aux sinistrés.