Rattraper le retard. Face au taux le plus faible de vaccination contre le papillomavirus, Emmanuel Macron a annoncé une campagne gratuite pour tous les élèves de cinquième. Dès septembre, les collégiens volontaires, sous condition d'avoir l'accord de leurs parents, pourront y participer.
Lutter contre les cancers
Car avec à peine 40% des femmes qui ont reçu leurs deux injections, et moins de 10% chez les hommes, la France fait figure de lanterne rouge. Pourtant, chaque année, le papillomavirus est responsable de plus de 6.000 nouveaux cas de cancer, comme le cancer du col de l'utérus, mais aussi de la gorge ou encore du pénis. Près de 90% de ces tumeurs auraient pu être évitées grâce au vaccin. Un vaccin qui offre aussi des avantages en cas de cancer.
"Quand on a été traité pour une lésion précancéreuses du col de l'utérus, on a un risque de récidive de ses lésions. Et ce qu'on sait, c'est qu'une femme qui a été vacciné et qui, malgré la vaccination, finira par développer une lésion précancéreuse du col de l'utérus, quand on la traite, elle a moins de risques de récidiver", explique au micro d'Europe 1 le professeur Xavier Carcopino, chef du service de chirurgie gynécologique à l'hôpital Nord à Marseille.
Vers la disparition du papillomavirus ?
Le médecin espère que cette facilité d'accès au vaccin dans les collèges poussera les garçons à se faire vacciner. "Les garçons sont exposés à un risque de lésions induites aux papillomavirus qui est moindre parce qu'ils ne vont pas faire du cancer du col de l'utérus. Mais ils peuvent faire des cancers de la gorge, des cancers du pénis, etc", souligne néanmoins le professeur. "Ainsi, en vaccinant les deux sexes, on va diminuer la circulation du virus dans la population", poursuit Xavier Carcopino, qui estime que, grâce à une vaccination massive des jeunes, le papillomavirus pourrait disparaître d'ici à quelques années.