La broncopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire qui peut gravement altérer la qualité de vie. Cette maladie provoque chez les gens qui en sont atteints un essoufflement marqué. "Bienfait pour vous" recevait ce vendredi Bruno Housset, pneumologue et président de la Fondation du souffle pour évoquer cette maladie qui touche plusieurs millions de personnes en France.
Qu'est-ce que la BPCO ?
Concrètement, la BPCO est une atteinte bronchique qui atteint le poumon pendant des années et qui va obstruer les bronches. "Souvent, vous toussez et crachez. C'est ce qu'on appelle la bronchite chronique. Mais vous pouvez aussi ne pas tousser ni cracher et voir un essoufflement s'installer progressivement." Le facteur déterminant pour reconnaître une BPCO est la durée de la maladie, à savoir plus de trois mois de symptômes pendant deux ans consécutifs. C'est l'obstruction continue et répétée des bronches qui tue les malades.
Combien de Français en souffrent ?
La maladie extrêmement répandue. Entre 6 et 8% de la population française est atteinte de la BPCO, soit trois à quatre millions de patients adultes. "C'est un chiffre énorme. Si vous rajoutez d'autres maladies chroniques comme l'asthme par exemple, vous pouvez aboutir à un Français sur dix chez les adultes qui souffre d'une maladie respiratoire chronique."
Peu connue, cette maladie cause de nombreux décès tous les ans. "Les chiffres sont impressionnants. C'est 16.000 à 18.000 morts par an. C'est quatre fois plus que les accidents de la route. Et on en parle beaucoup moins, parce que deux tiers des BPCO ne sont pas diagnostiquées."
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Quel est le profil des malades ?
L'âge moyen des malades se situe aux alentours de 65 ans. La maladie concerne à 60% les hommes et à 40% les femmes. "Il y a dix ans, il y avait 20% de femmes. Ça augmente de façon importante à cause du tabagisme, entre autres", a expliqué Bruno Housset. Cette hausse de la prédominance des cas chez les femmes engendre des pertes de chance liées au retard dans les diagnostics.
Quels sont les facteurs de risque ?
"Vous êtes à risque si vous fumez", prévient le professeur Housset. L'exposition à la pollution aérienne peut également créer un terrain favorable à la BPCO. La maladie peut également prendre racine dans l'enfance. "Une femme enceinte exposée à la pollution peut donner naissance à un enfant de petit poids, ce qui est un facteur de risque pour le développement ultérieur d'une BPCO", détaille le pneumologue.
Comment dépiste-t-on la maladie ?
Lors du dépistage, on fait généralement souffler les patients pour mesurer la quantité d'air qu'ils inspirent et expirent. Cela permet de détecter les insuffisances. Mais le professeur Housset reconnaît qu'il y a beaucoup de progrès à faire, "car deux cas sur trois ne sont pas diagnostiqués". Le diagnostic est particulièrement important car les gens faisant de la BPCO présentent souvent des comorbidités telles que des cancers ou des maladies cardio-vasculaires. Un questionnaire dédié à la BPCO est disponible sur le site de l'Assurance maladie.
Existe-t-il des thérapies ?
Le dépistage de la BPCO est fondamental car la maladie est irréversible et il est impossible de recouvrer l'intégralité de ses facultés pulmonaires. La seule solution est de stabiliser la maladie, par exemple en arrêtant de fumer et en pratiquant une activité sportive régulière. Certains traitements administrés par endoscopie sont également disponibles, mais ils ne font que juguler la maladie. Des traitements à base de cellules souches sont également à l'étude.