Dimanche 2 avril, c'est la journée de sensibilisation à l'autisme. En France, ça concerne 650.000 personnes, dont environ 250.000 enfants. Un enfant sur 150 naît avec des troubles du spectre autistique. Mais ces chiffres officiels datent de 2005 et aujourd'hui, certains évoquent une naissance sur 100, voire une sur 80. Comment expliquer cette montée en flèche ?
D'abord, 40% de cette augmentation est tout simplement due à une définition plus large de la maladie. Il y a 20 ans, un enfant était considéré comme autiste quand il avait des troubles très lourds, mutisme, automutilation, absence de regard. Aujourd'hui, le spectre est plus large et ça fait donc plus de cas
"Le cerveau d’un bébé fait la taille d’une tête d’épingle". Ensuite, et c'est plus étonnant, le nombre d'autistes augmenterait à cause de la pollution, et plus précisément des perturbateurs endocriniens, explique Florent Chapel, auteur de "Autisme, la grande enquête" : "le cerveau d’un bébé fait la taille d’une tête d’épingle quand il est dans le ventre de sa mère. Et dans les premières semaines, imaginez les plastifiants, les perturbateurs endocriniens, les pollutions atmosphériques, le plomb, rentrent dans le fœtus, passe la barrière placentaire et va ensuite déconnecter ou surconnecter le cerveau du tout petit fœtus, ce qui rend la personne un peu différente et plus vulnérable".
Enfin, troisième explication, le diagnostic lui aussi a progressé. Avant, certains enfants légèrement atteints passaient entre les mailles du filet. Certains adultes pouvaient même découvrir qu'ils étaient autistes à 45 ou 50 ans. Aujourd'hui, c'est moins le cas, et le diagnostic est posé en moyenne autour de 5 ans.