La guerre contre le sucre est lancée, et de nombreux livres font la promotion des régimes sans sucres. Nous même, nous évoquions une telle tendance dans cet article ici. Pourtant, celui-ci est indispensable au bon fonctionnement de notre cerveau. Dans sa chronique Notre Santé (en partenariat avec Le Figaro Santé), le docteur Jimmy Mohamed revient vendredi sur cette substance dont la consommation excessive peut se révéler délétère pour l'organisme, mais qu'il ne faut cependant pas bannir de notre régime alimentaire. Il nous livre par la même occasion ces conseils pour éviter les excès en évitant la frustration.
"Le cerveau a besoin de 120 g de sucre par jour"
"Le régime sans sucre est à la mode avec une promesse : celle de détoxifier l'organisme du sucre. Mais en cette période compliquée, je vous le déconseille", affirme le docteur Jimmy Mohamd. "On vit une situation suffisamment difficile pour se restreindre de façon supplémentaire avec le sucre, d'autant plus que cela va créer un sentiment de frustration, et vous allez avoir tendance à avoir des carences et si l'on n'est pas accompagné, ça va être difficile".
Le sucre est largement diabolisé. Pourtant, il est nécessaire au fonctionnement de nos cellules, et en particulier au cerveau qui représente 2% du poids corporel, mais consomme 25% de la consommation d’énergie totale. "Le cerveau a besoin de 120g de sucre par jour", rappelle Jimmy Mohamed.
En revanche, il est vrai que l'excès de sucre peut conduire à l'addiction. En témoignent des expériences effectuées sur des souris à qui l'on propose de la cocaïne ou de l’eau sucrée. Celles-ci vont systématiquement se tourner vers l’eau sucrée. En effet, le sucre active dans notre cerveau la dopamine et le circuit de la récompense. Un mécanise bien compris des industriels qui n'hésitent pas à ajouter du sucre, jusque dans les gâteaux apéritifs ou le ketchup.
Mieux vaut partir à la chasse aux sucres industriels
Il faut savoir distinguer les bons sucres des mauvais sucres. Par exemple, celui qui est contenu dans les fruits (le fructose) ne pose aucun problème. Parfois méconnus, les sucres alcools, contenus notamment dans les chewing-gum peuvent, s'ils sont consommés en trop grande quantité, entrainer des troubles digestifs. Il faudrait donc se limiter à un chewing-gum après le repas, pendant vingt minutes, pas plus.
Pour pallier la frustration, certains aliments peuvent volontiers remplacer le sucre. C'est notamment le cas de la cannelle, explique Jimmy Mohamed. "La cannelle a un pouvoir sucrant, mais sans sucre, qui réduit les pulsions". Et surtout, il faut dormir, ajoute-t-il. "Les petits dormeurs qui se mettent à dormir plus longtemps vont avoir moins de pulsions sucrées."