Le gouvernement a esquissé samedi les contours de l'après-confinement, régulé via l'état d'urgence sanitaire. La quarantaine sera obligatoire pour toute personne entrant sur le territoire à partir du 11 mai qui serait contaminée au coronavirus. Mais pour celles qui se trouvent déjà en France, l'isolement ne sera que recommandé, et non imposé. Pour éviter que l'épidémie ne se propage, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a également détaillé le système de traçage mis en place pour le suivi des malades et de leurs entourage. Un traçage qui passera par des médecins et desagents de l'Assurance-maladie, et pose beaucoup de questions.
Les médecins généralistes en première ligne
Premier maillon de cette chaîne de dépistage : les médecins généralistes. Leur vaste réseau, implanté jusqu'en zone rurale, permettra de relever les suspicions de Covid-19 chez leurs patients et de prescrire un dépistage. Si ce dernier se révèle positif, il sera suivi d'une première enquête permettant de savoir avec qui vit le patient, mais surtout s'il est entré en contact prolongé avec d'autres personnes. Une fois l'entourage identifié, les noms relevés seront communiqués par les médecins à l'Assurance-maladie.
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Les "brigades" de l'Assurance-maladie
C'est en effet à elle d'intervenir, dans un second temps. C'est là qu'entrent en jeu ce que le ministre de la Santé appelle "les brigades sanitaires". Elles sont composées du personnel de l'Assurance-maladie. Au total, 5.000 personnes chargées de joindre par téléphone les proches du malade en question afin qu'eux aussi se fassent dépister, qu'ils aient des symptômes ou pas.
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Une remise en question du secret médical ?
Une étape qui pose la question du secret médical. Car même si "cela part d'un bon sentiment", comme l'affirme Etienne Moulin, président de l'ordre des médecins du Tarn, cela implique néanmoins de donner des noms. "On ne les dénonce pas puisque c'est pour les protéger, eux-mêmes et les autres, mais malgré tout, on crée des fichiers numériques", nuance-t-il, s'interrogeant sur l'avenir de ces fichiers. "Ce n'est pas tout à fait la première fois qu'on fait ça mais c'est la première fois que c'est à une échelle aussi considérable, aussi systématisée et automatisée avec l'aide de tous les services de l'Etat", ajoute-t-il.
Et un autre point l'interroge : est-ce bien nécessaire de récompenser les médecins de deux euros par cas identifiés alors que leur activité est, par essence, dénuée de tout aspect mercantile ?