C'était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron : l'instauration du "reste à charge zéro". En fin de matinée, le président va prononcer un discours devant le congrès de la Mutualité Française. Un discours "stratégique", prévient son entourage, durant lequel il va en profiter pour acter sa grande mesure sur la santé. Les prothèses dentaires et les lunettes devraient être entièrement remboursées à partir de 2020. Pour les prothèses auditives, il faudra attendre 2021. Mais pour arriver à mettre en œuvre cette réforme, tout le monde va devoir faire des efforts.
Plafonnement du prix des prothèses dentaires, baisse des marges sur les lunettes. Les premiers concernés sont les dentistes qui, en échange d'une revalorisation du tarif des caries, acceptent de plafonner le prix des prothèses, alors que jusqu'à présent c'est sur les prothèses qu'ils se rémunéraient en grande partie. De leur côté les opticiens vont devoir baisser fortement leurs marges, et les fabricants d'appareils auditifs qui vont devoir réduire leurs tarifs. Ça, c'est du côté des professionnels, mais il y a aussi un effort attendu du côté de la Sécurité sociale et surtout des complémentaires santé qui vont mettre en place le remboursement à 100%.
Vers une augmentation des cotisations pour les complémentaires ? Quid alors d'une éventuelle augmentation des cotisations ? Le gouvernement ne le souhaite pas et mise sur le fait qu'une nouvelle équation va se mettre en place avec cette réforme et que les efforts des uns et des autres suffiront. Mais pour les différents acteurs du secteur, il ne faut pas rêver : il y aura bel et bien à terme une hausse des cotisations. Surtout si, comme c'est probable, l'instauration de ce reste à charge zéro va conduire des patients qui renonçaient jusqu'à présent à se faire soigner à franchir le pas. Ce qui reste l'objectif de la réforme.