Les habitants des villages de montagne crétois vivent plus longtemps et selon Sciences Avenir, ils devraient leur résistance à un variant génétique protecteur du cœur. Selon une étude britannique publiée vendredi dans Nature Communications, cette population de plus de 5.000 habitants connaît moins de problèmes de maladies cardiovasculaires que la moyenne. Malgré un régime alimentaire méditerranéen réputé bon pour le cœur, certaines populations crétoises ingèrent de nombreux aliments trop riches en graisse animale et en sucre.
Un casse-tête pour les chercheurs. Une étude publiée en avril menée par la même équipe de chercheurs a en effet relevé que 83 % des personnes étudiées étaient en surpoids ou obèses. "Malgré ces habitudes alimentaires hors du commun, et malgré aussi le taux accru d'obésité, d'hypertension et d'hyperlipidémie (un excès de lipides dans le sang), le risque de maladies cardiovasculaires n'est pas plus élevé chez les villageois que dans la population générale", explique le co-auteur de l'étude.
En procédant au séquençage de génome entier de 250 personnes, les chercheurs ont résolu ce véritable casse-tête scientifique. Deux variants génétiques sur le chromosome 16 ont ainsi été découverts. "Plusieurs de ces variants ont été associé à un meilleur bilan lipidique sanguin", détaille l'un des responsables de l'étude. "Cela ne veut pas dire pour autant que ces variants sont la seule cause de ce meilleur bilan sanguin".
Comprendre l'architecture génétique d'une population. L'équipe de chercheurs a été surprise de découvrir que ces variants génétiques étaient quasi uniques à une population isolée de Mylopotamos, un village de Crète. Pour l'équipe de scientifiques, cette étude "montre l'importance de regarder l'ensemble du génome pour mieux comprendre l'architecture génétique d'une population". "Nous avons découvert une variante génétique médicalement pertinente pour les traits liés aux maladies cardiovasculaires, la cause la plus fréquente de décès dans le monde", conclut l'une des auteures de l'étude.