À l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer ce samedi, Europe 1 se penche sur les avancées dans la recherche de soin pour les patients malades. À Toulouse, l'Oncopole coordonne une étude internationale sur les vaccins anti-cancer, des vaccins non pas préventifs mais thérapeutiques. L'étude porte pour le moment exclusivement sur les ORL et les cancers des ovaires. Elle représente un espoir dans la prévention des rechutes et la perspective d'une guérison. "Notre système immunitaire dans la vie de tous les jours, nous protège du cancer", explique pour commencer, le professeur Jean-Pierre Delort, qui dirige l'Oncopole et coordonne cet essai clinique.
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Un espoir contre les rechutes
L'enjeu ici est de reprogrammer le système immunitaire du patient atteint d'un cancer. Un vaccin personnalisé contre les mutations de sa tumeur. "L'objectif est de faire reconnaître au système immunitaire un antigène qui va servir à les protéger. S'il restait quelques cellules dans son corps, l'objectif est que ces cellules ne puissent pas se développer, soient détruites et donc que le patient soit guéri à la fin", détaille le professeur.
Le vaccin intervient en thérapie une fois qu'on a retiré la tumeur et a pour mission de faire éviter les rechutes, comme le précise le professeur Maha Ayyoub, qui est immunologiste. "On va analyser ces tumeurs, voir quels antigènes elles expriment. Le patient va suivre sa thérapie et après c'est son vaccin personnalisé qui sera fabriqué. Ça n'est plus de la science-fiction, c'est un vrai espoir", confie-t-elle.
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Bientôt une mise sur le marché ?
Depuis 2021, une dizaine de patients atteints de cancers ORL sur la cinquantaine prévue a déjà reçu un vaccin thérapeutique et personnalisé, sans aucune rechute. Les chercheurs souhaitent maintenant lancer une étude à plus grande échelle d'ici la fin de l'année, avec l'espoir d'une mise sur le marché d'ici cinq ans.
Le gouvernement a annoncé lui le lancement à Paris d'un pôle d'excellence qui doit devenir un site de référence internationale dans l'innovation en cancérologie. D'après le ministre de l'Enseignement supérieur, l'idée est de regrouper toutes les compétences sur la thématique de l'oncologie pour mieux faire le lien entre la recherche et l'arrivée de solutions thérapeutiques.