Comment ont réagi les différents acteurs du monde de la santé aux premières annonces d'Édouard Philippe à l'ouverture du Ségur de la santé, lundi après-midi ? Sur Europe 1, lundi soir, l'infirmière Nolwenn Messad estime que la promesse d'une augmentation "significative" des salaires relève de la "redite". D'après cette membre du Collectif inter-hôpitaux, qui est mobilisée depuis plusieurs mois pour réclamer des moyens, "ça reste un peu flou".
"Une hausse d'au moins 500 euros" demandée
Selon l'infirmière, "l'accélération des projets" évoquée par le Premier ministre en ouverture de ces négociations "reste vague" : "On attend de voir réellement l'effet sur le terrain et en quoi consistent ces projets."
Le "vague" demeure aussi sur les augmentations de salaires promises par Édouard Philippe. "J'espère qu'il y aura bien une hausse d'au moins 500 euros", avance Nolwenn Messad, qui évoque le cas de sa collègue, en poste "depuis dix ans", et qui atteindrait enfin "les 2.000 euros par mois" avec cette augmentation. "On parle des infirmiers, mais il ne faut pas oublier qu'il y a les aide-soignants et les secrétaires qui touchent encore moins que nous. Est-ce que ça englobera bien tous les personnels hospitaliers, médicaux et para-médicaux ?"
Communiqué de presse du @CollectInterHop suite au lancement du Ségur de la Santé pic.twitter.com/8jirXft4un
— COLLECTIF INTER-HOPITAUX (@CollectInterHop) May 25, 2020
Les médecins "un peu seuls" face à l'hôpital ?
Par ailleurs, les médecins attendent beaucoup d'une réorganisation du système de santé dans son ensemble, comme l'explique le docteur Jimmy Mohamed, généraliste pour SOS Médecins. "Peut-être qu'il faut qu'il y ait plus de coordination entre la médecine de ville et l'hôpital. Parfois, on se sent un peu seuls", déplore celui qui est également chroniqueur dans l'émission Sans Rendez-vous sur Europe 1, tous les jours entre 15h et 16h.
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"Certains patients n'ont pas besoin d'aller à l'hôpital mais comme on n'a pas forcément le plateau technique et les spécialistes au bon moment, (…) les patients atterrissent aux urgences", avance Jimmy Mohamed, qui prend en exemple "la personne âgée qui va faire une chute et qu'on va faire hospitaliser aux urgences alors qu'il serait possible de faire un bilan et d'anticiper de nombreuses hospitalisations".
Selon lui, "on est beaucoup trop dans une médecine curative et pas assez une médecine préventive, on a peut-être un train de retard mais il faudra à mon sens que la médecine de ville soit un peu plus au coeur de la priorité, de la prévention des Français".