Des débuts très timides. Pour l'heure, le nombre de personnes vaccinées contre le Covid-19 est faible, en France, au regard de ses voisins européens. Ainsi, environ 2.000 seniors et professionnels de santé âgés de plus de 50 ans ont (seulement) reçu une première injection du vaccin de Pfizer/BioNTech. Dans ce contexte, les critiques pleuvent sur le gouvernement et les autorités sanitaires, à propos d'une supposée lenteur propre à la France dans ce processus de vaccination. Sur Europe 1, mardi midi, le professeur Alain Fischer reconnaît que ce processus aurait pu être simplifié dans les Ehpad.
"Sur-interprétation de préconisations"
"De fait, la vaccination dans les Ehpad est compliquée", concède le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale anti Covid-19. "Elle a peut-être été rendue, d'ailleurs, un peu plus compliquée par une sur-interprétation de préconisations concernant les questions de consentement, de timing, etc. Il y a des choses à revoir et une simplification possible."
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Pour l'heure, les résidents des Ehpad, premiers concernés par cette campagne de vaccination, disposent de cinq jours pour changer d'avis. Ils peuvent ainsi révoquer leur consentement jusqu’au dernier moment avant l’injection du vaccin. "Ce n'est pas une nécessité d'avoir une évaluation médicale de la personne cinq jours avant. C'est donc une interprétation un peu excessive", juge Alain Fischer.
Un consentement plus facile à exprimer ?
"De même, je pense qu'on a compliqué un petit peu le consentement pour les personnes qui peuvent donner leur consentement", poursuit Alain Fischer. "C'est une fraction non négligeable des personnes qui séjournent en Ehpad. Il n'y a pas besoin de signature, de documents, etc. On donne son consentement oral comme on donne son consentement pour n'importe quelle vaccination.
S'il concède que des améliorations sont possibles pour la vaccination dans les Ehpad, Alain Fischer estime que la stratégie actuelle est "un bon compromis entre l'état de la science, ce qu'on connaît de l'efficacité, de la sécurité de ces vaccins, et la situation aujourd'hui". Pour lui, "des millions de personnes ont été vaccinées par le monde et on a des garanties de sécurité encore plus fortes, ce qui permet de vacciner plus".
En ce sens, "il ne faut pas remettre en cause cette stratégie qui s'attache à protéger les personnes les plus fragiles" en premier lieu, car "parler de vaccination de masse n'est pas réaliste" aujourd'hui, avec un seul vaccin autorisé.