Suivi des cancers: une technologie innovante pourrait devenir plus accessible en France

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La biopsie liquide, une méthode prometteuse dans le suivi des cancers, devrait devenir disponible pour un plus grand nombre de patients français, dans le cadre d'un programme annoncé mercredi par différents acteurs du monde de la santé.

"Aujourd'hui, la France se démarque par cet investissement dans la biopsie liquide", a estimé auprès de l'AFP Pierre Mezeray, l'un des cadres du groupe pharmaceutique suisse Roche, participant à ce partenariat. Celui-ci implique Roche et l'institut français Gustave Roussy, l'un des principaux acteurs français de la lutte contre le cancer. Il prévoit de permettre à ce dernier d'utiliser des outils développés par Roche en matière de biopsie liquide.

Cette technologie est largement considérée comme l'une des avancées majeures des dernières années sur le plan médical, au point que certains observateurs la jugent digne d'un prix Nobel.

 

Il s'agit de suivre l'évolution d'un cancer par une simple prise de sang et non une biopsie classique, qui implique des prélèvements bien plus lourds à effectuer. C'est la présence dans le sang d'ADN anormal, produit par les tumeurs, qui est recherchée. L'intérêt est de dresser un portrait très précis du cancer au niveau moléculaire, afin de proposer des thérapies ciblées. De manière encore très hypothétique, cette technologie pourrait aussi un jour favoriser un dépistage précoce.

Rendre les biopsies liquides accessible

Pour l'heure, elle est essentiellement utilisée pour le suivi de certains cancers du poumon avec quelques milliers de tests par an en France. Mais le partenariat annoncé mercredi concerne aussi d'autres types de cancers afin de permettre aux patients de participer à des essais cliniques.

À travers la France, des cliniques et hôpitaux enverront des échantillons aux équipes de Gustave Roussy, à Paris Saclay, qui les analyseront à l'aide des outils de Roche. Les deux acteurs sont restés discrets sur la nature financière du partenariat, Pierre Mezeray assurant à l'AFP qu'il s'agissait d'une collaboration "d'égal à égal" plutôt que d'une "transaction".

 

Le projet a été salué par des spécialistes du sujet qui y voient l'opportunité de rendre les biopsies liquides accessibles à un plus grand nombre de patients. "Avoir une très grosse plateforme de séquençage sera un atout", a commenté auprès de l'AFP le chercheur Alain Thierry, spécialiste de la biopsie liquide, qui n'est pas impliqué dans le projet. "Cela pourrait permettre de diminuer le coût et le temps de rendu des résultats."