C'est une sensation étrange que peuvent ressentir certains adultes. Après la trentaine, il peut arriver que l'on n'ait plus envie de grandir, de prendre de l'âge, et par conséquence de se rapprocher de la mort. C'est ce qu'on appelle le syndrome de Peter Pan, du nom du célèbre héros de l'univers Disney. Dans l'émission Bienfait pour vous, Julia Vignali et Mélanie Gomez s'entretiennent avec Eudes Sémeria, psychologue et auteur de Les quatre peurs qui nous empêchent de vivre pour évoquer les façons de déceler ce syndrome chez l'adulte.
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L'absence de limites posées à soi-même
D'abord, on peut repérer ce syndrome avec des pratiques de comportement. "Cela peut être la peur d'aller dormir le soir. On se couche dans le canapé, on regarde la télé, on se laisse emporter, on ne veut pas décider d'aller se coucher", explique Eudes Sémeria au micro d'Europe 1. Il poursuit : "Globalement, c'est l'absence de limites. Dans l'alimentation, ce sera 'je ne sais pas m'arrêter'".
Le psychologue ajoute que c'est aussi "la peur de téléphoner", et "tout ce qui est lié à l'estime de soi". En réalité, un adulte qui possède le syndrome de Peter Pan "pense à hauteur d'enfant. Le monde est vu d'en bas", indique-t-il, prenant l'exemple de la phobie du pigeon. "Cela parait totalement irrationnel, mais quand vous avez 3 ans, un pigeon est énorme, donc vous le voyez tout en bas."
"Maitriser" la part d'enfance en soi
Les adultes concernés n'ont pas forcément tous ces troubles. Au micro d'Europe 1, Anais, une jeune femme de 28 ans touchée par ce syndrome, explique qu'elle ressent une sensation étrange et dit éviter de parler des sujets sérieux, comme l'économie ou la politique. Elle affirme également qu'au travail, elle n'a pas l'ambition de prendre davantage de responsabilités.
Pour atténuer le syndrome, l'objectif n'est pas d'éradiquer la part d'enfance en soi, précise Eudes Sémeria, "mais de la contrôler, la maitriser. Tout est une question de dosage".