"Mal de dos, mal du siècle", est un slogan désormais bien connu. Le télétravail et la sédentarité engendrés par les différents confinements n’ont pas arrangé les choses. "La lombalgie (douleurs dans le bas du dos, dans la région des vertèbres lombaires) est en tête des maladies les plus handicapantes, selon un classement établi par la revue scientifique The Lancet. On a souvent l’image d’une maladie de pays riche, mais ce n’est pas vrai. Le problème est le même dans tous les pays", constate François Rannou, rhumatologue et chef du service de rééducation à l’hôpital Cochin, à Paris. Mais il existe des solutions pour soulager les douleurs et même les faire disparaitre. Voici ses conseils.
Etre actif
Avec les restrictions mises en place pour lutter contre le Covid-19, pas facile de faire de l’activité physique, ou même de sortir se promener. C’est pourtant l’une des solutions les plus efficaces pour contrer le mal de dos. L’Assurance maladie vient d’ailleurs de lancer un nouveau slogan : "Le bon traitement, c’est le mouvement !". "Le premier qui s’est intéressé à ce sujet, c’est un médecin militaire américain, dans les années 80. Il s’est occupé de militaires qui avaient mal au dos et au lieu de les laisser au repos, il a décidé de les réactiver", raconte François Rannou. La méthode a visiblement fait ses preuves depuis.
La kinésithérapie plutôt que l’ostéopathie
"La kinésithérapie est le pilier du traitement", jure le rhumatologue, avant d’ajouter aussitôt : "A partir du moment où elle est active". Il assure que la lombalgie qui disparait "de façon magique" n’existe pas et qu’au contraire, ne rien faire aggrave la situation.
François Rannou est en revanche très critique sur les bienfaits de l’ostéopathie. "Quand on compare les manipulations ostéopathiques à une manipulation de placebo, les études ne montrent pas d’effets thérapeutiques cliniquement pertinents. Ceux qui vont voir l’ostéopathe n’ont pas une lombalgie maladive mais plutôt une lombalgie de symptômes, qui disparait entre 24 et 48 heures", explique le professeur.
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Aider la recherche
Pour aider la recherche à avancer sur le problème du mal de dos, des médecins, dont le professeur Rannou, travaillent avec des ingénieurs spécialisés dans le Big data sur le projet Back-4P. Un projet qui consiste à "observer dans la vraie vie pendant plusieurs années des patients qui ont mal au dos".
Les patients doivent s’inscrire sur la plateforme ComPaRe, la "communauté de patients pour la recherche". "On va les interroger pour pouvoir isoler des clusters de patients et ensuite fabriquer une appli de coaching sur mesure", détaille François Rannou. Mais pour que cette étude aille à son terme, il faut que de nombreux patients y participent : "il y a 1.600 inscrits mais il en faut 5.000", note-t-il avant de lancer un "appel au peuple".