L'homme avait été hospitalisé jeudi, à Bordeaux, et placé en "observation". La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a confirmé vendredi soir lors d'un point presse que le patient originaire de Chine, et suspecté d’infection au coronavirus 2019-nCov, en est bien atteint. Revenant de Chine, ce patient présentait "fièvre et toux" lorsqu'il a consulté un médecin, au départ pour ce qui semblait être une "consultation classique". Pris en charge dans les locaux de SOS Médecins Bordeaux, il avait été admis au Centre hospitalier universitaire Pellegrin, site de référence pour les maladies infectieuses à hauts risques, pour "bilan et observation".
Bordeaux jumelée avec Wuhan
Les tests effectués par le service du professeur Denis Malvy, mondialement reconnu, ont ensuite confirmé qu'il était bien infecté par le virus semblable au SRAS. La ville de Bordeaux est jumelée avec celle de Wuhan, épicentre de l’épidémie de coronavirus chinois, actuellement placée en quarantaine. Un deuxième cas a également été confirmé à Paris. Le patient est hospitalisé à l'hôpital Bichat.
"Nous avons aujourd'hui les premiers cas européens, probablement parce que nous avons mis au point le test très rapidement et que nous sommes capables de les identifier", a estimé la ministre. "Il faut traiter une épidémie comme on traite un incendie, très vite repérer la source" et le "circonscrire le plus vite possible" a-t-elle encore déclaré. Les personnes avec qui les patients positifs au coronavirus ont été en contact doivent ainsi "prendre leur température plusieurs fois par jour, contacter le centre 15 en cas de symptôme et rester chez eux pour l'instant pour éviter tout contact ultérieur qui favoriserait la propagation du virus", a insisté la ministre, appelant à ne pas se rendre aux urgences en cas de symptômes.
Le patient bordelais était "passé par Wuhan"
Le premier patient, âgé de 48 ans, est revenu le 22 janvier en France après "quelques jours" en Chine où il est notamment "passé par Wuhan", et a été hospitalisé jeudi à Bordeaux, a précisé Agnès Buzyn. "Il va bien", a-t-elle assuré. "Nous savons que depuis qu'il est sur le territoire français, il a été en contact avec une dizaine de personnes, nous allons les contacter". La ministre, qui a indiqué avoir eu l'information sur le second cas positif juste avant le point presse, n'a pas été en mesure de donner de détails sur le patient, indiquant toutefois qu'il était allé en Chine et qu'il était hospitalisé à l'hôpital Bichat à Paris.
Agnès Buzyn a noté qu'il n'était pas possible de contrôler les "multiples voies" pour revenir de Chine : "on voit bien la difficulté dans un monde comme le nôtre de fermer les frontières, ça n'est en réalité pas possible". Avant de préciser qu'"il est possible, voire probable qu'il y ait d'autres cas en Europe".
Que faire en cas de doute ?
Si vous avez le moindre toute sur votre état de santé, notamment pour les voyageurs qui rentrent de Chine, "il est important de se surveiller", insiste la ministre. "Au moindre signe respiratoire, ou si on a de la fièvre, il ne faut pas aller aux urgences, mais appeler le 15". Ce sont les secours qui viendront ensuite chercher le patient pour l'isoler et lui faire passer les tests nécessaires.