Une adolescente infectée par le VIH toutes les trois minutes

"Nous savons que c'est lié au statut inférieur qui est donné aux femmes et aux filles dans le monde", a déclaré l'actrice Charlize Theron lors de la 22ème conférence internationale sur le sida.
Une adolescente de 15 à 19 ans est infectée toutes les trois minutes par le VIH , a affirmé mercredi l'Unicef, alertant sur une "crise" de santé publique oubliée. Les filles sont victimes de deux tiers des infections dans le monde concernant cette tranche d'âge, selon des données présentées lors de la 22e Conférence internationale sur le sida, à Amsterdam.
"Dans la plupart des pays, les femmes et les filles n'ont pas accès à l'information et aux services nécessaires ou n'ont même pas la possibilité de refuser des relations sexuelles non protégées", a souligné dans un communiqué la directrice générale de l'Unicef, Henrietta Fore. "Le VIH se propage rapidement parmi les personnes les plus vulnérables et les plus marginalisées, ce qui place les adolescentes au cœur de la crise", a-t-elle ajouté.
Every three minutes, a teenage girl is infected with HIV. This is preventable. Learn more → https://t.co/pHkjcETwu6#AIDS2018 #EndAIDS pic.twitter.com/xAvaD8e1Ge
— UNICEF (@UNICEF) 25 juillet 2018
430.000 nouvelles infections l'année dernière. En 2017, 130.000 morts de personnes de moins de 20 ans ont été liées au sida et 430.000 nouvelles infections au VIH ont touché cette tranche d'âge. Chez les adolescents de 15 à 19 ans le nombre de morts stagne, alors que dans les autres tranches d'âge il baisse depuis 2010. L'Unicef a dénoncé dans un rapport "les rapports sexuels précoces, y compris avec des hommes plus âgés, les relations contraintes, le rapport de force qui ne permet pas de dire non, la pauvreté, et le manque d'accès à des services de conseils confidentiels et de tests".
Un lien fait avec le "statut inférieur" donné aux femmes dans le monde. "Nous savons que c'est lié au statut inférieur qui est donné aux femmes et aux filles dans le monde", a déclaré aux délégués de la conférence l'actrice sud-africaine Charlize Theron. "Tant que nous n'atteindrons pas les jeunes et ne jugulerons pas l'épidémie chez eux (...), nous n'atteindrons pas nos objectifs", a estimé le directeur des opérations d'Unitaid (organisation internationale d'aide en médicaments), Robert Matiru.
[Conférence #AIDS2018 ]
— Association AIDES (@assoAIDES) 24 juillet 2018
Charlize Theron ouvre la seconde journée en rendant hommage à l’ouverture d’esprit hollandaise mais revient aussi sur l’histoire coloniale du pays en Afrique du Sud, et sur le lien entre les états en esprits individuels et sociétaires et l’épidémie de #VIH pic.twitter.com/ewf58k8RQA
L'absence de politique de prévention mise en cause. D'après la Société internationale sur le sida (IAS), quatre adolescentes africaines sur dix ont déjà subi des violences physiques ou sexuelles de la part d'un homme dans leur intimité. Cette ONG dénonce l'absence de politique de prévention contre ces violences ou de protection pour la jeunesse dans de très nombreux pays. Elle travaille aussi à la sensibilisation des adolescents . "Les jeunes ont grandi, ils sont incroyablement mobiles, ils bougent, ils ont oublié que le HIV est un risque, et nous devons, nous ne pouvons pas cesser de faire passer ce message", a indiqué sa présidente, Linda-Gail Bekker.