C'est l'un des grands mystères scientifiques qui touchent pourtant une femme sur dix en France : l'endométriose. Encore sous-diagnostiquée, cette maladie vient de faire l'objet d'une étude japonaise. Les chercheurs en ont peut-être trouvé la cause, ou en tout cas, un début de piste. L'endométriose pourrait être causée par une bactérie présente dans l'organisme des femmes qui en souffrent.
Lancement d'un essai clinique sur des femmes
Les chercheurs ont analysé les bactéries présentes chez 155 femmes. Résultat, parmi celles qui souffrent d'endométriose, 64% sont porteuses de la bactérie "fusobacterium", retrouvée chez seulement 7% des femmes qui ne sont pas atteintes par la maladie.
Pour vérifier le lien entre le "fusobacterium" et le développement de l'endométriose, les scientifiques ont transplanté des tissus d'endomètre, la paroi de l'utérus, contaminés par ces bactéries à des souris. En quelques semaines, des lésions typiques de l'endométriose sont apparues chez les rongeurs. Pour les soigner, deux antibiotiques à spectre large ont été administrés. En 21 jours de traitement, les lésions ont largement diminué.
Un essai clinique sur des femmes a été lancé par les chercheurs pour confirmer l'efficacité de ce traitement sur les humains. Si les tests sont concluants, il faudra attendre encore un peu avant de soigner les patientes avec cette thérapie. Les médecins devront vérifier à quelle fréquence les antibiotiques doivent être pris et s'ils ne détruisent pas les autres bactéries nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme.