Après le scandale Orpéa, des résidents et leurs familles ont pu être tentés de se rapprocher des Ehpad publics, mais il est souvent très difficile d'y trouver des places. Une étude de l'UFC-Que Choisir révèle mardi qu'il y a d'énormes disparités selon les départements. Ces disparités sont à la fois géographiques, mais aussi économiques. Pour commencer, le nombre de places en Ehpad varie du simple au quadruple selon les départements. Par exemple, en Lozère, pour 1.000 habitants de plus de 75 ans, il existe 169 places, mais seulement 41 à Paris.
Une fracture territoriale, mais aussi financière. En France, le loyer mensuel moyen pour une place en Ehpad est de 2.214 euros. Si vous habitez dans la Meuse, vous paierez le moins cher : 1.749 euros. En revanche, dans le Rhône, les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, on passe à 2.600 euros et, sans surprise, on frôle les 3.700 euros à Paris.
L'UFC-Que Choisir demande un "bouclier dépendance"
Des différences de prix qui s'expliquent par le nombre de structures privées très élevées dans certains départements, qui proposent davantage de places disponibles que les établissements publics. Un Ehpad privé détient en moyenne 23% des places disponibles, mais dans huit départements, ce pourcentage grimpe à plus de 50% et même à près de 64% dans les Bouches-du-Rhône.
Pour éviter ces dérives et pour que chaque sénior puisse trouver une chambre à un tarif raisonnable, l'association UFC-Que Choisir demande en priorité la création de places en Ehpad dans le secteur public, la mise en place d'un "bouclier dépendance" financé par la solidarité nationale, mais aussi un plafonnement des tarifs dans le privé.
Deux millions et demi de personnes âgées dépendantes
"Un résident qui rentre en Ehpad signe un contrat qui l'engage pour une certaine somme", explique Odette Mairey, administratrice principale de l'UFC-Que Choisir. "Bien souvent, lorsque ce résident disparaît, il est remplacé." À ce moment-là, détaille-t-elle au micro d'Europe 1, "le directeur est en droit, pour les Ehpad privé, d'augmenter la participation demandée à la famille". Odette Mairey assure que la raison pour laquelle l'UFC-Que Choisir demande "à ce que le montant pour un résident soit plafonné de façon systématique".
D'autant que le vieillissement de la population va inévitablement accroître le nombre de personnes âgées dépendantes. On en dénombre deux millions et demi aujourd'hui. Selon les prévisions de la Cour des comptes, cette population pourrait atteindre les quatre millions en 2050.