En matière de santé, les objets connectés sont de plus en plus appelés à faire partie de notre quotidien. Mais seriez-vous prêt à avaler une gélule connectée pour perdre du poids ? C'est le procédé prometteur que développe actuellement une start-up israélienne, Melcap.
Un objet connecté… à avaler. Pour ses concepteurs, cette gélule connectée pourrait être un moyen simple de lutter contre une maladie pour laquelle on n'a pas de traitement efficace : l'obésité. La gélule en question ressemble à n'importe quel médicament que l'on avale. Mais a contrario d'une gélule classique, elle contient une puce électronique. C'est tout l'intérêt de ce dispositif : une fois dans la bonne zone de l'estomac, elle agit comme un objet connecté. Ainsi, grâce à un smartphone ou une télécommande, le patient qui a ingéré la gélule peut "demander" à celle-ci de délivrer des simulations éclectiques à l'estomac. Des stimulations ensuite capables d'envoyer des faux messages de satiété au cerveau. Résultat : cela permettrait aux patients obèses, par exemple, de mieux gérer leur appétit, et donc de perdre du poids.
Un concept séduisant mais à évaluer. Pour David Nocca, chef du service de chirurgie-obésité au CHU de Montpellier, même si le concept est séduisant, il faut encore en évaluer les conséquences : "le risque, c'est que la perte de poids se fasse au détriment de choses qui sont bonnes pour la santé : comme les protéines ou les vitamines", met-il en garde. "La majorité des obèses sévères ont des carences nutritionnelles sévères parce qu'ils s'alimentent mal. Ce n'est pas parce que l'on mange peu que l'on mange bien", poursuit-il tout en saluant un concept apparemment "intéressant" mais à "évaluer de manière scientifique".
Biodégradable et peu onéreux. Les concepteurs de la gélule soulignent que celle-ci se révèle 10 fois moins chère que la chirurgie. Par ailleurs, la gélule est biodégradable : au bout de 3 semaines, elle se désintègre naturellement dans le système digestif. N'espérez cependant pas tester cette gélule dans l'immédiat : aucune commercialisation n'est prévue à ce stade. Pour l'instant, seul un brevet a été déposé.