Le variant Omicron inquiète l'OMS. L'Organisation mondiale de la Santé a affirmé ces dernières heures qu'elle n'a jamais vu une propagation aussi rapide d'un variant depuis l'apparition du Covid-19. C'est l'une des caractéristiques de ce nouveau variant, "sa forte transmissibilité, on l'a déjà vu en Afrique du Sud", a expliqué Philippe Amouyel dans Europe Midi. L'épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille a détaillé que les "Britanniques et les Danois ont commencé à faire des estimations, il semblerait qu'il soit 40% plus transmissible que le variant Delta".
Un variant Delta en partie responsable de la cinquième vague de coronavirus que traverse la France actuellement. L'arrivée du variant Omicron annonce-t-elle une sixième vague en France dès janvier ? "C'est probable" selon Philippe Amouyel. Si le variant est probablement présent dans de nombreux pays aujourd'hui, le problème reste la détection. "Tout dépend de l'implantation de ces techniques [de détection] dans les pays", comme le séquençage. Le Royaume-Uni et le Danemark sont notamment très avancés dans ce domaine d'après le professeur. "La France, pour l'instant, n'a pas sorti un grand nombre de cas. La question qu'on peut se poser : est-ce que c'est réellement un état de fait où est-ce qu'on sous-estime cet effectif ?"
La vaccination triple dose protège contre Omicron
L'OMS alerte également sur une potentielle résistance d'Omicron aux différents vaccins. Les premières études montrent que "les anticorps produits lorsque l'on est vacciné sont moins efficaces pour l'Omicron que pour les autres variants" a rapporté l'épidémiologiste. Et de rappeler que le vaccin était déjà moins efficace contre les variants Alpha et Delta. "Cette diminution d'efficacité touche essentiellement la transmission." Le vaccin diminue la transmission de seulement de 20 à 40% selon le professeur Philippe Amouyel.
En revanche, "pour les formes graves, en fonction des scénarios de baisse d'immunité liés au variant Omicron", il y a "entre 70% et 90% (d'efficacité) pour les formes graves et pour les hospitalisations". Le professeur de santé publique se veut rassurant : "Apparemment, une vaccination à triple dose protège, même sur les formes graves."