La semaine prochaine démarre la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, un virus qui fait chaque année environ 10.000 morts en France. Cette fois, l’épidémie pourrait être bien plus restreinte. Chaque année, pour savoir à quoi risque de ressembler l’économie de grippe chez nous, les experts observent ce qui s’est passé six mois plus tôt dans l’hémisphère sud puisque les saisons sont inversées. Cette années, les chiffres sont inhabituels, la grippe a en effet contaminé beaucoup moins de patients en Amérique latine, en Afrique du sud ou en Australie.
L'efficacité du masque et du lavage des mains
En Australie, "il y avait jusqu’à 30% des prélèvements qui étaient positifs alors que cette année, c’est quasiment moins de 1%", explique le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat. Le pic de contaminations de cet hiver n’a pas du tout la même hauteur que celui des cinq dernières années : "Il est assez logique de penser que l’on va avoir une épidémie de grippe beaucoup moins grave cette année. Ce n’est pas la souche qui change, ce sont vraiment les mesures qui ont été mises en place."
Les données suggèrent que le port du masque et le lavage des mains nous protègent aussi de la grippe qui est deux fois moins contagieuse que le Covid-19. Mais ce n’est pas une raison pour faire l’impasse sur la vaccination antigrippale, insiste l’infectiologue, car les deux virus cohabiteront cet hiver et les personnes fragiles doivent à tout prix éviter une double infection.