Des millions de personnes vont être fascinées vendredi par l'éclipse solaire, quelle soit partielle ou totale. Mais si la grande majorité d'entre eux y trouveront surtout un intérêt esthétique, une poignée attend de cette observation des retombées scientifiques. Europe 1 vous raconte comment les éclipses peuvent encore aider la science avec Jean-Yves Prado, ingénieur à la direction des programmes du Cnes (agence spatiale française) et Alain Cirou, l'expert Univers d'Europe 1.
Mesurer la taille du Soleil. Pour Jean-Yves Prado, une éclipse solaire est l'occasion d'analyser "la couronne solaire", c'est-à-dire "une partie qui est proche de la surface du soleil". Les scientifiques utilisent pourtant "des instruments capables de créer des éclipses artificielles, utilisables sur Terre mais aussi dans l'espace", explique Alain Cirou, l'expert Europe 1. Mais ils ne reproduisent pas parfaitement une éclipse naturelle. "Les conditions de l'éclipse" apporte en effet "des qualités optiques" qui sont "meilleures à tout ce qu'on peut faire par des satellites depuis l'espace", précise l'ingénieur du Cnes.
Photomètres. Pour cela, les scientifiques du Cnes vont confier des photomètres à une quinzaine de touristes se rendant sur des lieux d'éclipse totale. Ces instruments photosensibles vont enregistrer "les variations de lumière de manière très précise". Les images en boîte, une fois recoupées avec les chiffres des distances qui séparent la Terre, la Lune et le Soleil, vont permettre de "déterminer très précisément la taille du Soleil", à quelques dizaines de kilomètres près.
Plus en savoir sur notre climat… Ce qui intéresse les scientifiques dans le diamètre du Soleil, c'est "ses variations dans le temps", avance l'ingénieur. En effet, "l'évolution du diamètre du Soleil peut contribuer aux variations climatiques sur la Terre", explique Jean-Yves Prado. Il précise cependant que son influence est moins importante que celle de la présence de l'humain sur Terre.
Sur le long terme, "l'intérêt des éclipses est qu'il y en aura encore pendant des millénaires", expose Jean-Yves Prado. Grâce à ces méthodes de mesures éprouvées et validées, les générations futures "pourront suivre l'évolution du soleil aussi longtemps que ça les intéressera".
… et l'existence de nouvelles planètes. Mais si les éclipses solaires permettent "d'obtenir des éléments de mesures parmi d'autres", les éclipses qui se déroulent dans le reste de l'Univers intéressent encore plus les scientifiques, estime Alain Cirou.
Les astrophysiciens s'intéressent en effet de près aux éclipses qui peuvent avoir lieu autour des étoiles autres que le Soleil. "Lorsqu'une étoile perd de sa luminosité, cela peut signifier qu'une planète est en train de passer devant elle et masque ainsi sa lumière", rapporte l'expert Europe 1. Outre que cela prouve l'existence d'une planète supplémentaire, l'étude d'une telle éclipse permet d'obtenir aussi des renseignements sur la taille de la dite planète et de la distance qui la sépare de son étoile. "Beaucoup de planètes sont découvertes ainsi", avance Alain Cirou. Un exploit selon lui car étudier les éclipses lointaines, "c'est comme détecter à partir de Paris, une luciole qui passe devant un phare de voiture à Marseille".
Alain Cirou vous dévoile les secrets de l'éclipse solaire de vendredi :
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