Bien après la fin des guerres, les mines font encore de nombreuses victimes. Alors des scientifiques américains du célèbre MIT ont mis au point un nouveau détecteur pour éviter les accidents. Il s'agit... d'épinards génétiquement modifiés, explique un article de Nature Materials, publié lundi.
Des plantes comme détecteurs de mines. Plutôt que d'envoyer des chiens ou même des humains pour repérer les mines, ces chercheurs proposent de faire pousser des épinards sur les terrains suspectés d'être dangereux. Ils ont choisi les épinards mais toute autre plante aurait pu faire l'affaire. Ce qui compte, ce sont les nano-particules injectées dans leurs feuilles et qui réagissent à la présence de nitro-aromatiques, une substance chimique présente dans la plupart des mines. Si elles la détectent, les feuilles d'épinards se mettent à émettre un signal fluorescent qui est lu par une caméra infrarouge reliée à un ordinateur.
Un détecteur naturel aux multiples avantages. Les chercheurs indiquent que cette première expérience n'est qu'un début puisque d'autres fonctions pourraient être attribuées à des plantes avec le même système de nano-particules. À terme, elles pourraient ainsi détecter le TNT ou encore le gaz sarin. Des avantages non négligeables quand on sait qu'elles sont également utiles pour surveiller l'environnement parce qu'elles procèdent de facto à l'échantillonnage continu des eaux souterraines.
La réaction de la plante est quasi immédiate car elle n'a besoin que de 10 minutes pour extraire l'eau du sol et donc réagir aux molécules présentes. Les chercheurs ont pu capturer un signal d'environ un mètre de distance de la plante. Ils travaillent maintenant à augmenter cette distance, puisque les terroristes porteurs de gaz sarin n'ont pas pour habitude de passer près de plantes d'intérieur.
Une avancée scientifique encore à l'état d'expérience. Une seule question demeure : qui va aller planter des épinards sur des zones dangereuses ? Peut-être des robots. Quoi qu'il en soit, la piste reste ouverte.