Ce sont des images exceptionnelles. La sonde euro-américaine Solar Orbiter a livré ce jeudi les images les plus rapprochées jamais prises du Soleil, dévoilant des éruptions miniatures appelées "feux de camp", qui pourraient expliquer pourquoi il faut si chaud dans la couronne solaire, l'un des phénomènes les plus mystérieux de notre étoile.
Here they are, the images you all have been waiting for!
— ESA's Solar Orbiter (@ESASolarOrbiter) July 16, 2020
Enjoy #TheSunUpClosehttps://t.co/VzhyZnKmRvpic.twitter.com/41LOAMJ3oc
Des photos prises à mi-distance entre la Terre et le Soleil
La sonde, qui s'est élancée le 10 février dernier avec à son bord dix instruments dont six télescopes d'observation, a pris ces clichés à 77 millions de kilomètres de notre étoile, soit environ à mi-distance Terre-Soleil. Ils ont permis aux scientifiques d'observer des "feux de camp", partout à la surface de l'astre. "Le Soleil semble peut-être calme à première vue, mais quand nous regardons en détail, nous pouvons voir ces éruptions miniatures partout où nous regardons", explique David Berghmans de l'Observatoire royal de Belgique.
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— ESA's Solar Orbiter (@ESASolarOrbiter) July 16, 2020
Yes, #SolarOrbiter’s first images reveal 'campfires’ on the Sun! https://t.co/VzhyZnKmRv
These images are from the Extreme Ultraviolet Imager (EUI) instrument. Credits: Solar Orbiter/EUI Team/ESA & NASA; CSL,IAS,MPS,PMOD/WRC,ROB,UCL/MSSL pic.twitter.com/PIltmsBp2P
Le "Graal" de la physique solaire
Et d'après les experts, ces éruptions pourraient expliquer pourquoi il fait si chaud dans la couronne solaire, la couche la plus externe de l'atmosphère solaire qui s'étend sur plusieurs millions de kilomètres. "Les théoriciens, les collègues et nous-mêmes, dans notre équipe, avons envisagé qu'il y a des petites éruptions qui déposent justement leur énergie (…) dans la couronne", résume au micro d'Europe 1 Tahar Amari, astrophysicien à Polytechnique.
"Cette énergie va chauffer la couronne et l'amener à une température de un, voire deux millions de degrés, alors que l'on pourrait s'attendre à une baisse des températures au fur et à mesure que l'on s'éloigne du Soleil." Une hausse d'autant plus impressionnante que la surface de l'astre n'atteint "que" les 5.500 degrés. Lors d'une conférence de presse, l'ESA a par ailleurs souligné que comprendre ces mécanismes serait le "Graal" de la physique solaire.
Et ces images ne sont qu'un début pour cette mission menée conjointement par l'Agence spatiale européenne (ESA) et la Nasa. Solar Orbiter doit en effet continuer son voyage pour capter des images des pôles du Soleil, mais aussi mesurer le champ magnétique de notre étoile, qui reste encore bien mystérieuse.