Le dernier rhinocéros blanc du Nord mâle est mort au Kenya à l'âge de 45 ans, ne laissant plus en vie que deux femelles de cette sous-espèce, ont annoncé mardi ses gardiens.
"Plus capable de tenir debout". Nommé Sudan, le rhinocéros souffrait depuis longtemps de complications de santé liées à son âge et après une sérieuse détérioration de sa santé, "l'équipe vétérinaire a pris la décision de l'euthanasier", selon un communiqué publié par la réserve Ol Peteja du Kenya où il vivait. "Son état de santé s'est significativement détérioré ces dernières 24 heures; il n'était plus capable de tenir debout et souffrait beaucoup", a précisé l'équipe d'Ol Pejeta, une réserve de 350 km2 située à quelque 200 km au nord de Nairobi.
Fécondation in vitro ? Le décès de Sudan est synonyme de l'extinction de sa sous-espèce. A moins que les scientifiques qui ont prélevé son matériel génétique parviennent à développer des techniques de fécondation in vitro afin de concevoir des "bébés rhinocéros éprouvettes" qui seraient implantés dans une mère porteuse d'une autre sous-espèce.
Le braconnage, à l'origine de l'extinction. Le rhinocéros blanc du Nord doit en premier lieu son extinction au braconnage, en raison notamment des prétendues vertus médicinales attribuées à sa corne en Asie, en particulier en Chine et au Vietnam. L'espèce a été d'autant plus décimée par le braconnage dans les années 70 et 80 que ses territoires traditionnels - Centrafrique, Tchad, République démocratique du Congo, actuel Soudan du Sud - étaient en proie aux conflits, et donc largement des zones de non-droit propices aux activités criminelles. La dernière population sauvage de la sous-espèce comprenait entre 20 et 30 individus en RDC et elle a disparu dans les combats à la fin des années 90 et au début des années 2000. En 2008, le rhinocéros blanc du Nord était déjà considéré comme éteint à l'état sauvage.