Pour les scientifiques, la vanille fait partie des épices découvertes en Amérique par les colons européens. Mais une récente découverte vient perturber cette croyance. Dans des jarres enterrées dans des tombes à Meggido en Israël, des archéologues ont en effet trouvé des traces de cette épice... vieilles de 3.600 ans, a rapporté mardi Sciences et Avenir.
Dans la sépulture d'une riche famille. Tout a commencé avec la fouille du contenu des jarres funéraires. Ces dernières ont été retrouvées sur un site archéologique très connu en Israël, Megiddo, une ancienne ville occupée depuis 7.000 ans situé à 90 km au nord de Jérusalem. Elles étaient enfouies dans la sépulture d'une riche famille où ont déjà été dégagées des parures précieuses en or.
De l'huile d'olive...et de la vanilline. En analysant le fond de ces poteries, les archéologues ont retrouvé des restes d'huile d'olive mais aussi de vanilline et de 4-hydroxybenzaldéhyde, les principaux composants de la vanille. "Nous ne nous attendions pas à une telle découverte au Levant il y a 3.600 ans !", a déclaré à Sciences et Avenir le directeur du site Israël Finkelstein, archéologue de l'Université de Tel Aviv.
Le monopole américain remis en cause. Jusqu'à aujourd'hui, les scientifiques pensaient que c'étaient les Espagnols qui avaient fait découvrir la vanille à l'Ancien monde en la ramenant du Mexique. La vanille est en effet produite par des vanilliers, des orchidées poussant dans les forêts tropicales humides, présentes au Mexique, au Guatemala, au Belize et au Honduras.
Pour les chercheurs, il existe une explication pour éclairer la découverte israélienne : bien avant la colonisation de l'Amérique, des personnes ont pu extraire les substances de la vanille d'autres espèces de plantes en provenance d'Afrique de l'est, voir d'Asie. Les circuits commerciaux de l'époque auraient ainsi pu amener à Megiddo l'épice pure ou bien des huiles parfumées à la vanille.