"Cauchemar glaçant", "monstrueux", "terrifiant"… Le sixième film de l’univers d’Alien, baptisé Alien Covenant et réalisé par Ridley Scott, pétrifie les spectateurs. Et pour cause. Le scénario du dernier épisode met en scène, avec force détails, la reproduction par contamination de l’horrible créature extraterrestre.
Quand l’alien se reproduit, mieux vaut ne pas se trouver à proximité. Car le monstre se multiplie grâce, par et dans les êtres humains à sa portée. Résumé du script : d’un œuf sortent des petits crabes, dont l’activité principale est de sauter à la tête de tout être vivant accessible. Leur nom : "face-huggers", en Français "les mangeurs de visage".
Une fois bien arrimées à la tête de leur victime, les petites bêtes insèrent dans sa gorge un organe reproducteur, qui déposera dans ce cocon vivant la larve de l’alien. Petite larve deviendra grande, - en se nourrissant du corps qui l’abrite - et s’échappera de son hôte humain en lui faisant exploser la poitrine, pour partir à la découverte du monde extérieur.
Sur Terre aussi ! Terrifiant ? Si vous êtes sortis de la salle obscure du cinéma en vous rassurant à grand renfort de "Ouf, ce n’était qu’un film, tout ceci n’est que le fruit d’une imagination sinistre", détrompez-vous ! Bien loin du vide de l’espace et de ses êtres effroyables imaginés par la science-fiction, la Terre aussi réserve son lot d’êtres vivants dont la biologie rivalise avec les films d’horreur.
Ce mardi, Science et Avenir interroge la biologiste Virginie Courtier-Orgogozo, chercheuse au CNRS et spécialiste des drosophiles pour l’Institut Jacques Monod. La scientifique présente deux êtres bien réels, qui utilisent pour se reproduire des méthodes tout aussi effrayantes que l’alien de Ridley Scott.
Le terrible scénario reproducteur de la guêpe Ampulex Compressa. Parmi les deux espèces citées par Science et avenir, une minuscule guêpe met en œuvre un processus méthodique et particulièrement terrifiant pour assurer la survie de sa progéniture : la guêpe parasitoïde Ampulex Compressa, qui sévit dans les zones tropicales du globe.
Ses victimes préférées : les cafards. Première étape, piquer l’infortuné insecte pour lui paralyser les pattes avant. S’ensuit une deuxième piqûre pour injecter du venin dans le système nerveux de la proie. Le cafard se retrouve alors à l’état de zombie.
Complètement docile, il ne cherche pas à fuir, ce qui permet à la guêpe tueuse de poursuivre son scénario machiavélique. Après avoir traîné le cafard robotisé dans un trou, elle pond une larve à l’intérieur de son organisme. Comme dans Alien, le bébé guêpe finira par sortir du cafard qui l’hébergeait… Et passera quelques jours à le dévorer pour faire le plein de vitamines.
Le champignon tueur de mouches. Le deuxième exemple évoqué par la biologiste interrogée dans Sciences et Avenir est un champignon répondant au doux nom d’Enthomophthora muscae. Cette espèce friande des endroits chauds et humides se retrouve l'été sur les berges des ruisseaux français. Inoffensifs, les champignons ? Le système reproductif de celui-ci est particulièrement destructeur pour les êtres vivants qui l’approchent.
Lorsqu’une mouche a le malheur de se poser sur ce champignon tueur, celui-ci injecte des spores infectieuses dans tout son corps, jusque dans son cerveau. "La mouche s'immobilise au sommet d'un brin d'herbe et écarte bien les ailes afin de ne pas gêner la dispersion la plus large possible des spores", détaille Virginie Courtier-Orgogozo à Sciences et avenir.
L’abdomen de la mouche explosera pour libérer des millions de spores tout aussi infectieuses que les premières. Mieux vaut ne pas se trouver à proximité lorsqu’elles retombent vers le sol. Tant que ces parasites restent à la taille d’un insecte, ils ne sont heureusement pas dangereux pour l’homme.