Le 16 novembre, Thomas Pesquet s'envolera en capsule Soyouz pour la station spatiale internationale (ISS) où il passera six mois, soit 180 jours, à 400 km de la Terre. L'astronaute français qui attend ce moment depuis longtemps et s'y prépare depuis trois ans, était l'invité d'Europe 1.
"Le moment où l'entraînement a payé". A deux mois pile du départ, Thomas Pesquet n'a pas le temps de penser à l'appréhension ou à l’excitation du moment. S'il profite des plaisirs de la Terre comme le footing en plein air ou la bonne nourriture, il est surtout calme et réfléchi. "C'est le moment où il faut finaliser toute la préparation. C'est un peu la dernière ligne droite. C'est comme quand on se prépare à traverser l'Atlantique ou escalader une montagne, c'est le moment où l'entraînement a payé depuis toutes ces années et il faut régler les derniers détails."
"Mis sous bulle". Dans cette dernière ligne droite, l'astronaute a attrapé un petit rhume. L'anecdote n'est pas si anodine car la question de la santé ne sera pas négligée pour l’expédition. "Il y aura une quarantaine médicale à Baïkonour (base de lancement située au Kazakhstan). On sera mis sous bulle deux semaines avant le lancement environ, et suivis par des médecins." Puis direction le Soyouz, "c'est assez inconfortable, ça va me changer des cockpits d'avion", lance celui qui était auparavant pilote d'Air France. Mais là encore, pas de peur en vue : Thomas Pesquet s'est préparé. "On a passé des heures au simulateur et on est prêts à traiter toutes les situations qui pourraient se présenter." Le trajet jusqu'à l'ISS, par groupe de trois astronautes, devrait durer six heures.
Sorties dans l'espace. Dans la station spatiale, il sera ingénieur de bord. "Je vais être un peu copilote pour amener le Soyouz là-haut et s'arrimer à la station spatiale." Une fois à bord, il sera aussi opérateur scientifique pour faire les expériences du programme de l'agence spatiale européenne. Quatre sorties dans l'espace sont également prévues dans les six mois et l'astronaute qui sourit en disant avoir vu le film Gravity "espère avoir la chance d'en faire une".
Mini valise. En attendant, il va pouvoir faire sa "valise" : 1,5 kg seulement même si des effets personnels ont déjà été apportés pour lui dans l'ISS dont des livres de Saint-Exupéry, "c'est un symbole pas mal", sa ceinture noire de judo "parce que ça m'a apporté beaucoup et véhicule des valeurs très positives", mais aussi des cadeaux pour ceux qui sont déjà là-haut. "Je profite de cette mission pour faire passer des messages positifs. Si on peut dire aux jeunes qu'il faut bien travailler à l'école, que ce n'est pas juste pour faire plaisir aux parents mais c'est pour vous, déjà la mission sera réussie." Il a aussi pensé à faire sa procuration pour la présidentielle !