En Norvège, Anders Behring Breivik est passé entre les mailles du filet. Celui qui a reconnu être à l'origine du carnage qui a fait 76 morts dans le pays, avait fait l'objet d'un signalement aux services de sécurité en mars dernier. Qu’en est-il en France? Une tuerie similaire pourrait-elle arriver ? Comment la police fait face à ces menaces ? C’est ce qu’a voulu savoir Europe 1.
Un fantasme pour certains
Selon les informations d’Europe 1, 10 menaces de "massacre" ont été signalées, repérées et déjoués par la police sur Internet, en 2010. A chaque fois, la police a pris les choses très au sérieux. Dans un premier temps, les ordinateurs ont été localisés, puis les auteurs des menaces ont été identifiés et placés en garde à vue.
La plupart ont avoué qu'il s'agissait simplement d'un fantasme. Pour deux d'entre eux, en revanche, la menace était sérieuse et le passage à l'acte était proche. L’un avait un fusil de chasse et comptait assassiner toute sa famille. L’autre avait un couteau et voulait massacrer toute sa classe.
"Un type, qui, un jour, vous pointe un revolver sur la tête"
Des individus ultra-déterminés, qui agissent dans un contexte dans lequel les propos haineux et xénophobes ont plus que doublé en à peine deux ans, constate une source policière, dont le métier est de les repérer sur le Net.
Ces menaces peuvent aller jusqu’au dépôt de plaintes. Pierre Henry, directeur général de l’association France Terre d'Asile est régulièrement attaqué. Récemment, il a reçu des menaces de morts. "Lorsque vous vous faites menacer d'être pendu à un réverbère avec une corde de piano, cela relève d’une certaine pathologie", témoigne au micro d’Europe 1 Pierre Henry.
"Derrière des individus faibles et lâches, vous pouvez avoir un type qui, un jour, vous pointe un revolver sur la tête", ajoute le directeur général de France Terre d'Asile. Ceux qui le ciblent font partie de la "fachosphère", une nébuleuse de sites d'extrême-droite. Leur nombre a triplé ces dernières années. Et certains atteignent aujourd’hui 2 millions de visiteurs par mois.