Délinquance, assassinat, trafic de drogue... À Marseille, les enjeux sécuritaires sont nombreux. Mais il est parfois difficile d’en mesurer l’ampleur. Un rapport de la Cour des comptes dévoilé dimanche lève le voile sur les revenus des petites mains du trafic de drogue dans la cité phocéenne. À certains postes, souvent occupés par des mineurs, le salaire dépasse largement celui de la plupart des Français.
Des salaires qui varient en fonction de la place occupée
Jusqu'à 120 euros par jour pour un rabatteur chargé d'orienter les clients, 150 euros pour un guetteur ou encore 300 euros par jour pour un vendeur. Comme dans une entreprise, les salaires varient en fonction de la place occupée dans la hiérarchie.
Autre constat de la Cour des comptes, les plus jeunes, souvent mineurs, composent une grande partie de cette main d'œuvre, comme en témoigne Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police nationale. "Aujourd'hui, ces gamins-là préfèrent faire le guetteur parce que quand on voit les tarifs qui sont utilisés, ils n'ont pas envie d'aller à l'école, ils n'ont pas envie de travailler dans des sociétés payées au Smic, c'est tout à fait logique", lance-t-il. "Il faut inventer un nouveau système, soit par la responsabilisation des parents, soit en les mettant dans des foyers", ajoute-t-il.
Un livreur payé 4.000 euros
Pour le moment, les moyens d'action sont bien limités face à des trafiquants qui innovent. Par exemple, le phénomène de vente de drogue à domicile explose. Chaque livreur est payé environ 4.000 euros par mois. Des salaires conséquents à la hauteur des bénéfices d'un point de deal. L'un des plus importants, celui de la Castellane, attire près de 3.000 clients par jour pour un chiffre d'affaires quotidien de 50.000 euros.