130 morts, 350 blessés, il y a six ans jour pour jour, des commandos de l'État islamique frappaient Paris en plein cœur. Des attentats suicide au Stade de France, des fusillades sur les terrasses des 10e et 11e arrondissements, mais aussi dans la salle de concert du Bataclan. À l'heure des commémorations qui se déroulent toute la journée ce samedi, la douleur est toujours vive dans ces quartiers notamment chez Grégory Reibenberg, le gérant du restaurant "La Belle équipe" où 21 personnes ont été fusillées sur sa terrasse. "Le 13, c'est un peu morose, c'est très difficile d'être là", confie-t-il.
"Je préfère pleurer chez moi que dans la rue avec tout le monde"
À l'entrée du restaurant "La Belle Équipe", une fresque discrète égrène le nom des 21 victimes fusillées sur la terrasse. Ce soir-là, le gérant perd sa femme et des proches. Chaque année, les commémorations lui rappellent des souvenirs douloureux. "C'est pesant… Les cicatrices n'empêchent pas de sourire et d'être heureux dans la vie. Pour autant, ce n'est pas nécessaire de s'appuyer sur des gens spécifiques, personnellement je préfère pleurer chez moi que dans la rue avec tout le monde."
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Un peu plus loin, Fabien, un habitant du quartier, longe le Carillon et le Petit Cambodge. Six ans plus tard, il est impossible pour lui de s'arrêter ici. "Je fais un blocage", lance-t-il. "Je n'apprécie pas, je suis tendu, je l'ai fait une fois, je le referais pas moi. Je ne peux pas faire ça, dans ces locaux qui se sont fait mitrailler, ce n'est pas possible."
Pour Séverine, une sexagénaire, le procès des attentats du 13-Novembre a chamboulé ses émotions. "Ça a ramené le sentiment du désarroi, ce sera toujours là", glisse-t-elle. Cette riveraine habite dans le quartier depuis 30 ans et ne compte pas le quitter. Un quartier blessé, mais qui reprend vie doucement. Au total, six commémorations ont lieu samedi matin. Des cérémonies sobres et sans prise de parole.