30 minutes de sport à l'école : pour le Sénat, le compte n'y est pas

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Le Sénat a dressé un bilan critique du dispositif "30 minutes d'activité physique quotidienne" à l'école, lancé en 2020 par le gouvernement. Dans ce rapport publié vendredi, le Sénat estime que sa mise en place était "parcellaire" et appelle à lui "redonner du souffle". 

Le Sénat a publié vendredi, un rapport sévère concernant le dispositif "30 minutes d'activité physique quotidienne" (APQ) lancé en 2020, soulignant des lacunes significatives dans sa mise en œuvre et appelant à des réformes pour améliorer son efficacité. 

"Seules 42% des écoles primaires mettent en œuvre de manière certaine l'APQ pour plus de la moitié de leurs élèves", indique ce rapport qui se réfère à une enquête de la Direction générale de l'enseignement scolaire du ministère de l'Education (Dgesco), soulignant que ce bilan est "loin du satisfecit présidentiel". Cette donnée contraste fortement avec les déclarations optimistes d'Emmanuel Macron, qui avait affirmé qu'environ 90 % des enfants en primaire bénéficiaient de ce programme. 

Appel à une mobilisation accrue

Le rapport critique également le manque de clarté des objectifs du dispositif, notant qu'il a été "présenté tardivement" et a suscité de nombreuses interrogations parmi les enseignants. Beaucoup ont perçu cette initiative comme une surcharge supplémentaire dans un temps scolaire déjà limité, craignant que cela ne compromette l'enseignement de l'éducation physique et sportive (EPS) au profit d'activités considérées comme moins qualitatives.

Les auteurs du rapport déplorent l'absence d'une évaluation de santé publique concernant l'impact de ces 30 minutes d'activité physique. Ils recommandent de mesurer l'effet du dispositif sur la sédentarité des élèves et de lever les obstacles pour garantir sa pérennité au-delà des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. "Nombreux sont ceux à avoir perçu cette déclaration comme la nécessité d'ajouter 30 minutes de sport par jour à un temps scolaire qui n'est pas extensible", ajoute-t-il, et beaucoup d'enseignants "y ont vu une disparition" de l'EPS (Education physique et sportive) "au profit d'un enseignement au rabais se limitant à faire +bouger+ l'élève".

Parmi les recommandations figurent l'implication des intervenants périscolaires, la formation d'au moins un enseignant par école sur l'activité physique, et la mobilisation des parents par le biais de défis à réaliser en dehors du temps scolaire. Promise par Emmanuel Macron, la généralisation de ces 30 minutes d'activité physique pour le primaire avait été critiquée par plusieurs syndicats d'enseignants. Le rapport du Sénat appelle donc à un véritable renouveau de l'APQ, afin de garantir son efficacité et de lutter réellement contre la sédentarité des jeunes élèves.