Il assure ne pas être venu "faire de fausses promesses". Depuis mercredi, Emmanuel Macron est à Marseille pour une visite de trois jours pour dévoiler notamment un plan d'urgence pour la ville, et répondre aux inquiétudes des habitants sur l'insécurité. Devant des policiers des quartiers nord de la ville, le président de la République a notamment annoncé une accélération de l'arrivée à Marseille des 300 policiers de plus promis par le ministère de l'Intérieur en février, qui seront tous là en 2022 et non plus 2023. De quoi satisfaire les forces de l'ordre sur le terrain ? Interrogé sur Europe 1, jeudi, Rudy Manna, secrétaire départemental Bouches-du-Rhône du syndicat Alliance Police Nationale, se réjouit de cette annonce, mais insiste sur l'importance de renforcer les moyens alloués à la justice.
"Je ne peux pas vous dire qu'on n'est pas satisfait par cette annonce", réagit le syndicaliste, pour qui "il vaut mieux rencontrer des policiers dans la rue que des voyous". "Donc, plus on aura de policiers à Marseille, plus ça sera intéressant."
"Les magistrats sont en manque d'effectifs"
Mais, ajoute-t-il aussitôt, "il faut qu'avec l'arrivée de ces nouveaux policiers, on ait des mesures qui nous permettent de suivre les affaires qu'ils vont ramener". Et de développer : "Si nous présentons 30 ou 40% d'individus en plus et que la justice n'a pas les moyens de suivre l'affaire par manque de magistrats, ou que la justice n'est pas en capacité de mettre en prison ces individus parce qu'il y a des manques de places de prison, je ne vois pas l'intérêt de ramener ces individus, parce qu'ils vont sortir, et le sentiment d'impunité va être de plus en plus important. Donc, on aura raté notre coup."
"Les policiers, c'est bien, mais il faut d'autres mesure à côté pour que ce soit encore mieux", poursuit Rudy Manna. "La justice doit suivre parce que le couple police-justice est une réalité. La police sans la justice n'existe pas et la justice sans la police n'existe pas non plus. Donc, on est bien obligés de travailler ensemble." Or, conclut-il, "aujourd'hui, les magistrats sont en manque d'effectifs et il y a ces fameuses places de prison… On libère des individus parce qu'il manque des places de prison."