Les propos d'Emmanuel Macron autour des livraisons d'armes à feu à Israël ne passent toujours pas au sein de la communauté juive de France. "La priorité, c'est qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza", a déclaré le chef de l'État lors d'une émission consacrée à la francophonie. Des déclarations qui ne sont pas passées inaperçues, notamment en Israël. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou a notamment déclaré qu'Emmanuel Macron "devrait avoir honte" de tenir de tels propos, tandis que la communauté juive de France s'agace.
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Invité ce mercredi matin sur le plateau de l'Heure des Pros, l'avocat Alain Jakubowicz ne cache pas sa fatigue face aux changements de positions du président de la République. "Les juifs de France n'ont jamais rien demandé, sauf à ce qu'on leur fout la paix. Mais ils sont sur le devant de la scène, à l'insu de leur plein gré d'une certaine façon. Ils sont désignés. Et ça, c'est absolument insupportable", s'alarme-t-il, au lendemain de la première commémoration du 7-Octobre.
Emmanuel Macron : "je ne peux plus l'entendre avec cette voix fausse dans ses déclarations '1 fois pour Hitler 1 fois pour les juifs' et c'est insupportable" déclare @JakubowiczA#HDPros#Europe1pic.twitter.com/9DQ9faLPjg
— Europe 1 (@Europe1) October 9, 2024
Continuer à se battre
"Une partie de moi est morte" ce jour-là, précise-t-il au micro de Pascal Praud. "Lorsque je vois les abdications de mon pays, lorsque je vois les atermoiements de mon président de la République (...), je me pose des questions", confesse-t-il. "Mais je ne peux plus entendre Emmanuel Macron. Je ne peux plus l'entendre avec cette voix fausse dans ses déclarations. C'est un coup comme on dirait à l'époque, et le propos semblera peut-être excessif, 'une fois pour Hitler, une fois pour les Juifs'. C'est insupportable", s'agace Maître Jakubowicz.
"C'est vrai que j'y ai perdu mes repères. Comme bon nombre de Français juifs. On y perd nos repères", regrette-t-il, avant de conclure : "Bien sûr que je vais continuer à me battre. Bien sûr que je vais continuer à me battre, mais j'ai besoin de mes concitoyens pour le faire".