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Théo Grévin / Crédits photo : RIEGER BERTRAND / HEMIS.FR / HEMIS.FR / HEMIS VIA AFP , modifié à
À l’occasion du 80e anniversaire du Débarquement, en Normandie, Europe 1 vous propose de découvrir ou redécouvrir des lieux qui portent encore les traces de cette offensive. Pour ce premier épisode, Europe 1 s’est rendue dans le Bunker Richter, à Caen. Inauguré fin 1943, ce poste de défense allemand était chargé de la défense des plages du Calvados.

En 1943, le général Richter décide de doter son unité d'un poste de commandement souterrain pour diriger les opérations en cas d’invasion. Le bunker, qui porte son nom, est chargé de la défense des plages du Calvados. Le tunnel de 70 mètres de longueur et de trois mètres de hauteur est creusé à même la roche. Équipé d’un centre de transmission, il est entièrement ventilé et dispose d’un groupe électrogène. Des portes blindées viennent compléter le dispositif de défense.

Plus les "minutes passent, plus les Allemands voient qu’une grosse opération alliée est en cours"

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, le général Richter est informé par téléphone de la présence de parachutistes en Normandie. Très vite, il est persuadé qu’il s’agit du début de l’invasion et met sa division en état d’alerte. Accompagné de plusieurs généraux allemands, il tente de mettre sur pied une contre-attaque capable de repousser les Alliés. Pour Christophe Prime, historien et auteur de nombreux ouvrages sur le Débarquement, plus les "minutes passent, plus les Allemands voient qu’une grosse opération alliée est en cours".

"Une division pas assez puissante pour résister" 

Quelques heures plus tard, les premières vagues d’assaut débarquent sur les plages de Normandie. À l’intérieur du bunker, il y a beaucoup de fébrilité et de peur, car la division qui garde le littoral n’est pas assez puissante pour résister. Par ailleurs, "on voit des bombardements, on les ressent avec des vibrements", explique Christophe Prime. La 716e division allemande, que commandait le général Richter, a perdu 3.000 hommes en une seule journée.

Suite au Débarquement et face à l’ampleur de l’offensive alliée, le bunker est abandonné le 23 juin 1944. Il le restera pendant plusieurs décennies avant son ouverture au public en 2013. Depuis, les visiteurs peuvent découvrir ce couloir bétonné de 70 mètres de long. Le mémorial de Caen, situé juste au-dessus du Bunker, a utilisé l'espace pour le restituer dans son contexte en y exposant, assortis de commentaires, images, cartes, vêtements, armes et téléphones d'époque.