Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a donné mercredi son feu vert à l'exploitation du gaz de schiste dans son pays, a annoncé le Conseil des ministres dans un communiqué. "Réuni mercredi sous la présidence de chef de l'Etat, le Conseil des ministres a entendu et approuvé une communication du ministre de l'Energie par laquelle il a sollicité l'accord pour l'exploitation des formations argileuses et schisteuses", indique le communiqué.
Des ressources considérables... De Abdelaziz Bouteflika "a également instruit le gouvernement de veiller à ce que la prospection, et plus tard l'exploitation, des hydrocarbures schisteux soient menées en permanence avec le souci de préserver les ressources hydriques et de protéger l'environnement", a insisté le texte, ajoutant que "le Conseil des ministres a donné, ainsi, son accord pour le lancement des procédures requises en direction des partenaires étrangers".
Le géant énergétique français GDF Suez envisage de se lancer dans la prospection d'hydrocarbures de schiste dans six pays, dont l'Algérie. Le pays est classée au 3ème rang mondial, juste après la Chine et l'Argentine, en termes de réserves de gaz de schistes récupérables, selon le dernier rapport du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves des hydrocarbures non conventionnels, cité par l'agence APS. Le DoE évalue ces réserves à 19.800 milliards de m3, situées dans le Sahara.
... Mais peu exploitables actuellement. Toutefois, pas sûr que les Algériens en voient les retombées tout de suite. "Si les réserves techniquement récupérables y ont été estimées à 27 000 milliards de m3, en réalité, les réserves économiquement récupérables sont nulles (0 m3), car actuellement non rentables", estime ainsi Mohamed Terkmani, Ingénieur, ancien directeur à Sonatrach (entreprise publique algérienne chargée de la gestion des hydrocarbures), cité par le journal Liberté Algérie.
"Cela se comprend aisément lorsqu’on sait que le coût d’un forage tourne autour de $15 millions, sans compter les autres coûts, et qu’il ne peut être compensé par des réserves techniquement récupérables d’à peine une trentaine de millions de m3/puits", poursuit l'expert. Et de conclure : tôt ou tard l'exploitation deviendra avec notamment la baisse des coûts, l’accroissement de la récupération et l’augmentation des prix. Mais il est peu probable que cela se produise avant le moyen ou le long terme".