L'info. Le procès s'ouvre lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille. Sur le banc des prévenus : la députée socialiste des Bouches-du-Rhône Sylvie Andrieux. L'élue, ancienne vice-présidente de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, comparaît pour détournement de fonds publics au détriment de la Région, et en faveur d'associations présumées fictives.
L'affaire. Mi-2007, Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère de l'Économie, signale des flux financiers suspects repérés entre juin 2005 et janvier 2007 sur les comptes de plusieurs associations et de sociétés du BTP installées dans les quartiers Nord de Marseille. Une enquête est alors ouverte. Elle porte sur le détournement présumé de quelque 740.000 euros de subventions de la Région.
La justice soupçonne en fait Sylvie Andrieux d'avoir, en toute connaissance de cause, présenté au vote du Conseil régional des dossiers de demandes de subventions d’associations fictives, créées avec l’unique objectif de rétribuer des personnes l'ayant aidée à s’implanter et à se faire élire dans certains quartiers, notamment dans le XIVe arrondissement de Marseille.
Ce qu'on lui reproche. En juillet 2010, la députée avait d'abord été mise en examen pour complicité de détournement de fonds publics et complicité d'escroquerie. L'élue est finalement poursuivie pour détournement, un chef la désignant comme "auteur principal" présumé, sans mention d'escroquerie. "Ils n'ont rien trouvé et ils ne trouveront rien !", se défend Sylvie Andrieux. La députée répète qu'elle n'avait pas connaissance du caractère fictif des associations et renvoie la responsabilité sur "des escrocs" qui auraient profité de défaillances de la Région.
Les témoins. Parmi la vingtaine de personnes qui comparaîtront aux côtés de Sylvie Andrieux se trouve Roland Balalas, son ancien attaché parlementaire. Au cours de l'instruction, ce dernier avait expliqué que des subventions étaient accordées avec des "visées électoralistes". Un ancien responsable du service chargé de la politique de la ville au conseil régional avait, lui, affirmé devant le juge que "Sylvie Andrieux a mis en place un dispositif pour s'occuper elle-même des crédits de la politique régionale de la ville, crédits qu'elle utilisait à son usage quasi-exclusif".