L’info. Pots de vin, prises illégales d'intérêts, abus de bien social... La justice rattrape de plus en plus d'élus, patrons ou fonctionnaires. A l'occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption, l'ONG Transparency International publie une carte de France de ce fléau.
Une photographie partielle de la corruption. Une carte sur laquelle ont été recensées plus de deux cents affaires ces dix dernières années, qu'il s'agisse d'un ancien ministre, d'un fonctionnaire ou d'un patron ordinaire. Objectif : tenter de combler l'absence "de base de données publiques recensant les condamnations pour corruption ou autres atteintes à la probité", explique l'ONG.
Des chiffres à utiliser avec précaution, prévient toutefois Transparency International : "la carte n’étant pas exhaustive, les chiffres ne portent donc que sur les affaires dont nous avons eu connaissance".
Les maires épinglés. Les maires sont les personnes les plus condamnées, surtout pour des affaires relatives à l’attribution de marchés publics. Au total, 130 édiles ont été condamnés, soit deux fois plus que les patrons.
Les régions en tête du classement. Dans le domaine privé, l’Ile-de-France, la région PACA et l’Aquitaine prennent la tête du classement. A Paris, l’un des exemples les plus frappants recensés est la condamnation, trois ans après les faits, des fondateurs de l’association française d’épargne et de retraite. Ils avaient détourné 92 millions d’euros.
Plus de transparence dans la vie publique. Autre enseignement : les affaires se sont mutlipliées ces derniers mois, souligne l’ONG. Mais paradoxalement, l’ONG y voit le signe d’une plus grande transparence dans la vie publique. “C’est normal que les affaires sortent, et qu’on ait donc l’impression qu’il y ait plus de corruption. Alors que non, simplement, aujourd’hui, on a les moyens de les détecter”, assure Myriam Savy, responsable du projet chez Transparency.
La France moins bien notée. Quelques jours avant cette carte de France, Transparency International avait établi son classement annuel de 175 pays, du plus vertueux au plus corrompu. Le Danemark arrive en tête, avec une note de 92 sur 100. La France, 26ème, est en revanche moins bien notée qu'en 2013, avec une note de 69/100.
L’ONG a mis deux ans pour cartographier ces données, piochées aux quatre coins de la France. L’association compte désormais sur les citoyens pour étoffer sa base de données, et surtout pour ne pas réélire des élus déjà condamnés pour corruption.