Delanoë pour le retour de la prime à la casse

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avec AFP , modifié à
Cette mesure serait destinée à encourager la disparition des véhicules de plus de 17 ans.

 Le maire de Paris a proposé lundi de relancer la prime à la casse, une mesure destinée à accompagner l'interdiction des véhicules les plus anciens dont il souhaite la mise en oeuvre dans le cadre d'un vaste plan anti-pollution qui comporte aussi des dispositions contre le diesel.

"J'ai demandé au Premier ministre la constitution d'une Zone d'action prioritaire pour la qualité de l'air (ZAPA) sur un territoire étendu jusqu'à l'A86 (...) Avec le soutien de l'Etat, nous accompagnerions sa mise en oeuvre d'une prime à la casse pour l'ensemble des possesseurs de véhicules polluants vivant sur son ressort", a déclaré Bertrand Delanoë lors d'un débat au Conseil de Paris.

Des inquiétudes sur les conséquences sociales

Cette subvention à l'achat d'un véhicule neuf serait versée en échange de la destruction des véhicules de plus de 17 ans et des deux-roues de plus de dix ans, dont Bertrand Delanoë souhaite l'interdiction dès 2014 dans le cadre des ZAPA, remises en chantier par la ministre de l'Ecologie Delphine Batho.

Elle a suscité des inquiétudes quant à ses conséquences sociales, les véhicules anciens étant majoritairement l'apanage des ménages les plus modestes. "Pénaliser les plus vieilles voitures pénalise avant tout les Parisiens les plus modestes", a ainsi fustigé le président du groupe UMP au Conseil de Paris Jean-François Legaret, qui a également dénoncé la "paralysie" de la capitale en raison des embouteillages, le manque de concertation avec les collectivités voisines de Paris pour l'élaboration du plan, l'absence de mesures contre le trafic des poids lourds et les bus de tourisme.

"Le droit à la mobilité"

Soucieux de maintenir "le droit à la mobilité" des ménages défavorisés, le groupe PCF-PG a approuvé cette nouvelle prime à la casse et suggéré "d'imaginer des mesures préventives et coercitives visant les 4x4 et SUV (véhicules utilitaires sport)", car "il ne faut pas laisser croire qu'il suffit d'en avoir les moyens pour polluer tranquille".

L'interdiction des véhicules polluants s'inscrit dans un plan plus vaste, dont les grandes lignes avaient été dévoilées il y a deux semaines par la mairie. Parmi les propositions les plus marquantes : la baisse de la vitesse maximale sur le périphérique de 80 à 70km/h, l'instauration de péages urbains sur les autoroutes métropolitaines, ou encore l'extension des "zones 30 (km/h)" dans Paris.

L'association "40 millions d'automobilistes" a déploré, dans un communiqué, une "véritable chasse aux sorcières" contre les automobilistes, dénonçant des mesures inefficaces voire "dangereuses" en raison de leurs effets pervers.