Il y a 70 ans, les troupes françaises et américaines poussaient les Allemands de Paris à la reddition. Le 25 août 1944 à 8 heures, alors qu'un soulèvement populaire a lieu depuis le 18 août, la 2ème division blindée (DB) du général Leclerc franchit les portes de Gentilly, d'Orléans et de Saint-Cloud. Une division américaine rentre par la porte d'Italie. Pourtant, la libération de Paris n'était pas au programme des Alliés. Ils voulaient donner la priorité à une avancée rapide vers l'est, en direction de l'Allemagne. C'est le général de Gaulle qui les convainc finalement du contraire.
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Le fil des événements. À midi trente, la capitale n'est pas encore libérée mais elle reprend ses couleurs. Pour la première fois depuis juin 1940, un drapeau bleu-blanc-rouge flotte du haut de la Tour Eiffel. Il faut attendre 15h30 pour que le général Leclerc obtienne la reddition de Dietrich Von Choltitz, général d'infanterie allemand et gouverneur de la ville de Paris. De violents combats se poursuivent cependant dans le secteur du Luxembourg jusqu'à 18h30. À 20 heures, les derniers soldats allemands se rendent.
Des civils pris de panique dans une rue de Paris, une fusillade vient d'éclater.
En vidéo, la 2ème DB du général Leclerc entre dans Paris et des soldats allemands se rendent :
De Gaulle à l'Hôtel de Ville. C'est à 16h30 que le chef de la France Libre arrive à Paris, à la gare Montparnasse plus précisément. Leclerc l'accueille avec en main l'ordre de reddition de Choltitz. À 19 heures, il est à l'Hôtel de Ville par Georges Bidault, président du Conseil national de la résistance qui lui demande de proclamer la République. De Gaulle refuse. Pour lui, la République n'a pas disparu pendant la guerre puisqu'elle a été incarnée dans la France Libre, réfugiée à Londres. Il accepte cependant d'improviser une allocution.
Une foule de parisiens fébriles attendent le général de Gaulle sur le parvis de l'Hôtel de Ville
En vidéo, l'allocution du général de Gaulle :
"Devant moi, les Champs-Elysées ! Ah ! C’est la mer !". Ce n'est que le lendemain que le général de Gaulle et les troupes de la Libération descendent la célèbre avenue. Le chef de la France Libre ranime la flamme du soldat inconnu et marche au milieu d'une foule en délire jusqu'à Notre Dame. Il écrit dans ses mémoires : " Devant moi, les Champs-Elysées ! Ah ! C’est la mer ! Une foule immense massée de part et d’autre de la chaussée. Peut-être deux millions d’âmes. De l’Etoile à la Cité, passant par la Concorde et l’Hôtel de Ville, la 2e D.B. défile triomphalement".
En vidéo, après la libération, la vie reprend son cours et les soldats américains jouent aux touristes :
Des pertes lourdes surtout pour la résistance. La bataille de Paris a causé la mort de 76 soldats et en a blessé 200 autres dans la division du général Leclerc. Du côté des résistants des Forces Françaises Libres (FFI), on dénombre 901 tués, 1.455 blessés ainsi que 233 capturés. 3.200 Allemands trouvent la mort et 12.800 sont fait prisonniers.
Ailleurs, la guerre continue. Fin août 1944, le nord-est de la France attend encore sa libération ainsi que la Belgique et les Pays-Bas. Sur le front de l'est, c'est le 10 septembre que l'armée rouge de l'URSS atteint Varsovie, la capitale de la Pologne.
En fait, il reste encore une année de combat aux Alliés. Ce n'est que le 2 septembre 1945 que les Japonais alliés de l'Allemagne nazie accepteront de capituler.
>> VIDÉO - L'intégrale : la Libération de Paris.