C'est inhabituel en France mais l'année 2011 a vu une réduction de la consommation d'électricité de 6,8% pour s'établir à 478,2 térawattheures. Le président du directoire de RTE (Réseau de transport d'électricité), le gestionnaire du réseau, a dévoilé jeudi son "bilan électrique français 2011". La raison de cette baisse s'explique en partie par la douceur du climat en ce début d'hiver mais aussi par la crise économique.
-17% au mois de novembre
Le ralentissement de l'économie a entraîné un vrai décrochage de l'activité industrielle au deuxième trimestre et donc mécaniquement de la consommation d'électricité. Ce recul était déjà prévisible au vu des chiffres du mois de novembre. Un exemple : la consommation des gros usagers d'électricité, comme les usines, était en repli de 17 % sur le seul mois de novembre et de 8 % au total sur l'ensemble de l'année 2011.
Ce ralentissement de la consommation d'électricité peut s'expliquer en partie par les nombreuses fermetures d'usines (près de 900 sur les trois dernières années selon une étude publiée dans Les Echos), sans compter celles qui tournent aujourd'hui au ralenti. Ce décrochage était déjà latent depuis le mois d'août dernier et il s'est confirmé à la rentrée de septembre.
-10% chez les particuliers
En ce qui concerne les particuliers, la consommation totale en France a baissé de près de 10% sur l'année 2011. Cette baisse est essentiellement due à la douceur des températures. En effet, 2011 a été une année record avec un printemps sec et chaud et un automne aux températures exceptionnelles. En novembre, par exemple, les températures sont en moyenne 3°c au-dessus de la normale saisonnière.
Cette baisse générale de la consommation s'inscrit également dans un contexte de hausse des prix de l'électricité. Afin d'enrayer toute flambée des prix de l'énergie, le gouvernement avait annoncé début avril que la hausse des prix de l'électricité serait limitée à 2,9% (une hausse intervenue le 1er juillet 2011) jusqu'au moment de l'élection présidentielle.
Et d'après la Commission de régulation de l'énergie (CRE), les tarifs pourraient bondir en France de près de 30% d'ici à 2016, soit près de 6% par an. De quoi dissuader certains consommateurs d'allumer régulièrement son radiateur électrique.