Le "big bang" causera-t-il un "big bug" ? Les horaires de la SNCF vont changer dès le 11 décembre. Un "big bang" annoncé qui concerne toutes les lignes et qui fait déjà grincer des dents. Europe1.fr fait le point et vous invite à témoigner.
Ce qui va se passer. 15.000 horaires, soit 85% des trains, vont être modifiés. Guillaume Pépy, président de la SNCF, affirme que l'entreprise a résolu "75 à 80" des "100 problèmes identifiés". Et des ajustements de dernière minute sont encore possibles. Preuve que le sujet inquiète, le site présentant les nouveaux horaires a déjà reçu 3,5 millions de visiteurs, soit 100.000 par jour. Pour consulter les nouveaux horaires, cliquez ici.
Pourquoi un tel chamboulement ? La SNCF et Réseau ferré de France (RFF) vont mener plus de 1.000 chantiers de modernisation des voies pendant quatre ans, le tout pour un investissement de 13 milliards d'euros de l'Etat et de RFF. D'autres raisons sont également avancées par les deux entreprises, comme le lancement de la ligne Paris Rhin-Rhône, qui a des répercussions sur les autres lignes.
Des associations en colère. Le changement a du mal à passer chez certains : une association d'usagers de la SNCF, l'Avuc, craint que ces nouveaux horaires créent la pagaille pour les voyageurs. Surtout pour "les jeunes scolarisés et les salariés" : "les uns comme les autres ne peuvent en effet choisir leurs horaires de cours ou de travail en fonction des trains", s'indigne l'Avuc, qui a lancé une pétition en ligne.
Prévoyant de nombreux désagréments, "allongement de l'amplitude journalière, fatigue, stress, obligation de reprendre la voiture, dépenses supplémentaires", l'Avuc demande donc un "gel de l'application des nouveaux horaires".
Des changements dans le quotidien. Concrètement, les nouveaux horaires des trains risquent de bouleverser la vie quotidienne de nombreuses personnes. Dans le Nord-Pas de Calais par exemple, les collégiens de Béthune se rendant à Lille arriveront à partir du 11 décembre à 8h05, soit après le début des cours. Et le train d'avant arrivera à 7h10, quand le collège est encore fermé...
Ailleurs, les changements de gares provoquent la colère. Claude Malhuret, maire UMP de Vichy, ne décolère pas : les trains Clermont-Ferrand-Paris arriveront désormais à Bercy, et non plus à gare de Lyon, pour laisser de la place aux TGV Rhin-Rhône. "On nous prend pour des ploucs !", s'est indigné l'élu sur Europe 1, soulignant que la gare de Bercy est nettement moins bien desservie que sa voisine la gare de Lyon. Pour Claude Malhuret, il y aura d'un côté "les privilégiés qui ont le TGV et qui seront dans une gare de Lyon totalement refaite" et de l'autre "les ploucs, dans leur tortillard, avec les motrices cinquantenaires, les retard permanents et qui en plus vont être chassés de la gare la plus intéressante".
Vers qui se tourner ? A partir de cette semaine, les usagers auront un nouvel interlocuteur à la SNCF : l'ex-secrétaire générale de la CFDT, Nicole Notat, nommée médiatrice dédiée aux nouveaux horaires, prend ses fonctions lundi. Elle pourra être saisie directement par les usagers et les "associations de consommateurs ou élus locaux".
Cette refonte des trains vous concerne-t-elle ? Avez-vous déjà consulté les nouveaux horaires ? Allez-vous devoir vous réorganiser dans votre vie quotidienne ? Pensez-vous saisir la médiatrice de la SNCF ? Pour donner votre avis et votre témoignage, cliquez ici.