L’incitation à la maigreur excessive est désormais un délit. Pour essayer d’endiguer la multiplication de sites internet qui font l'apologie de l'anorexie, dits pro-ana, l’Assemblée nationale a créé, dans la nuit de mercredi à jeudi, une nouvelle loi.
Un an d'emprisonnement et 10.000 euros d'amende. "Provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet de l'exposer à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé est puni d'un an d'emprisonnement et de 10.000 euros d'amende", prévoit l’amendement socialiste adopté jeudi. La ministre de la Santé Marisol Touraine s'y était déclarée favorable.
Cibler les sites internet pro-ana. Les troubles alimentaires tels que l'anorexie, maladie mentale concernent entre 30.000 et 40.000 personnes (90% de femmes) et comptent parmi les pathologies psychiatriques ayant la plus forte mortalité. Pour lutter contre ces troubles, la création d'un nouveau délit "apparaît nécessaire car les dispositions du Code pénal actuellement ne permettent pas de s'attaquer à l'action de certains sites internet". "Certains sites, connus sous le nom de ‘pro-ana’ (photo), peuvent entraîner les personnes dans le cercle vicieux de l'anorexie sans être inquiétés par l'autorité publique", argumentent les signataires de l’amendement.
L’amendement sur les mannequins rejeté. En revanche, l'Assemblée nationale avait rejeté un amendement du député PS de l'Isère interdisant le recours par les agences de mannequinat à des mannequins diagnostiqués en état de dénutrition. De nombreux députés, à gauche comme à droite, avaient considéré que cela introduirait une discrimination à l'embauche.
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