Près de dix jours après la mort du photographe français Rémi Ochlik et de la journaliste américaine Marie Colvin, leurs corps sont arrivés dimanche matin à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle. Les corps des deux journalistes, ramenés vendredi soir de Homs à Damas pour identification, avaient été remis samedi en début d'après-midi aux ambassades.
Les dépouilles étaient parties de Damas dimanche à 23h25 heure de Paris. Prévu pour arriver à 5h35, le vol Air France, qui effectue la liaison Damas-Paris via Amman, a atterri peu après 6h15, avec trois quarts d'heure de retard. "Les deux corps sont arrivés à Roissy", a confirmé dimanche matin une source aéroportuaire.
Rémi Ochlik enterré en France
La famille de Rémi Ochlik, un photographe de 28 ans, né à Thionville, devait accueillir le corps du jeune homme pour une courte cérémonie privée au pavillon d'honneur de l'aéroport. Le préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, devait assister à l’événement. Le photoreporter devrait être enterré en France.
Concernant la dépouille de la journaliste du Sunday Times, aucune information n'était disponible quant à la destination finale de son corps. Il devrait être rapatrié vers les Etats-Unis, lundi ou mardi, selon une représentante de l’hebdomadaire britannique pour lequel Marie Colvin travaillait.
Rémi Ochlik et Marie Colvin sont morts le 22 février dans le bombardement d'un appartement transformé en centre de presse par les militants à Baba Amr, bastion de la rébellion dans la ville de Homs. Les journalistes Edith Bouvier, 31 ans et William Daniels, 34 ans, étaient présents lors de ce bombardement au cours duquel la journaliste du Figaro a été gravement blessée. La journaliste ainsi que le photographe sont rentrés en France vendredi en fin d'après-midi, après un voyage périlleux.
Détails sur "le meurtre" des journalistes
Dans un long récit publié par Figaro, Edith Bouvier et William Daniels ont donné des détails sur le bombardement du 22 février. Ils ont notamment confié que les roquettes de l'armée syrienne avaient délibérément atteint le centre de presse. "Les activistes syriens qui étaient avec nous, habitués à ces bombardements, ont compris tout de suite le danger. Ils nous ont dit : 'il faut s'en aller tout de suite'", ont-ils raconté.
Marie Colvin et Rémi Ochlik ont été les premiers à sortir. Un projectile s'est abattu devant le centre de presse. "La déflagration est terrible. Marie Colvin et Rémi Ochlik se trouvent pratiquement sur le point d'impact. Ils sont tués sur le coup", d'après le récit rapporté par Le Figaro.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire vendredi sur le "meurtre" du photographe Rémi Ochlik et pour "tentative de meurtre" de la journaliste Edith Bouvier lors du bombardement d'un quartier de Homs en Syrie le 22 février. L'enquête a été confiée à l'office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).